En-tête du e-Bulletin de l'UIP No.22, le 15 juin 2010   

eBULLETIN --> NUMERO 22 --> ARTICLE 4   

COMBATTRE LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES
EN AMERIQUE LATINE

Dans le cadre de sa campagne de mobilisation des parlements et de soutien aux efforts qu'ils déploient pour faire cesser la violence envers les femmes, l'UIP a tenu avec l'Assemblée nationale de l'Equateur un séminaire régional sur le thème Combattre la violence envers les femmes: de la législation à son application effective à Cuenca, Equateur, 21- 23 avril 2010. Le séminaire a réuni des parlementaires d'Argentine, de Bolivie, de Colombie, de Cuba, de l'Equateur, d'El Salvador, du Mexique, du Panama et de l'Uruguay pour débattre des stratégies de lutte contre la violence envers les femmes.
Combattre la violence envers les femmes

Tous les pays d'Amérique latine ont ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et la Convention interaméricaine de Belem do Para sur la prévention, la sanction et l'élimination de la violence contre la femme. Divers pays se sont fondés sur ces instruments juridiques pour légiférer sur le sujet. Cependant, l'application des lois en vigueur reste problématique et l'un des principaux objectifs du séminaire a été d'attirer l'attention sur différents mécanismes qui peuvent être mis en place pour la rendre effective.

La réunion a permis d'évaluer la violence envers les femmes dans la région et de se renseigner sur les lois que plusieurs pays avaient adoptées au cours des quatre dernières années. Le débat a fait apparaître plusieurs dénominateurs communs à ces lois, notamment le fait que la violence envers les femmes est définie comme une discrimination et une atteinte aux droits des femmes et qu'elle n'est pas seulement physique, mais aussi psychologique, sexuelle, morale, patrimoniale et économique.

Les débats ont aussi porté sur l'affectation de ressources à l'élimination de la violence envers les femmes et le contrôle de ces ressources, les mécanismes de surveillance et d'application des lois et les procédures permettant de suivre et de contrôler l'action de l'Etat. S'agissant du budget national, les parlementaires ont souligné la nécessité de l'analyser dans une perspective d'égalité des sexes, de prévoir des ressources spécifiques et d'en évaluer les effets à l'aide d'indicateurs appropriés.

A plusieurs reprises pendant le débat, les participants ont exprimé des préoccupations à propos du manque de coordination entre les différents intervenants chargés de la lutte contre la violence (juges, procureurs, forces de l'ordre, avocats, services sanitaires et sociaux, société civile, etc.) et de leur formation. Ils ont aussi évoqué l'importance de travailler avec des hommes, estimant que le fait de ne travailler qu'avec des femmes revenait à traiter les symptômes et non les causes, ce qui ne pouvait que ralentir le changement.

Au bout de deux jours et demi d'échanges animés, les participants ont adopté une liste de recommandations concrètes à l'adresse des parlements désireux de veiller à l'application des lois relatives à la violence envers les femmes. Ils recommandent notamment de transcrire dans les lois les nouvelles formes de violence dont les femmes sont victimes et d'accorder une attention particulière aux populations les plus vulnérables (femmes rurales, jeunes femmes, femmes autochtones, migrantes, femmes handicapées, femmes âgées), d'abroger les lois qui défavorisent les femmes et d'adopter des mesures pour promouvoir la participation des hommes aux programmes de lutte contre la violence envers les femmes, d'analyser les budgets dans une perspective d'égalité des sexes et d'affecter des crédits budgétaires, en particulier à la formation de tous les intervenants et à la coordination de leur action.

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