>> ENGLISH VERSION
N°34
JUILLET 2009

précédent suivant Autres numéros
de la Revue

Le Monde des Parliaments
Editorial

Sauver l'économie et préserver la dignité humaine

Chaque jour ou presque, des citoyens interpellent les dirigeants politiques sur l'impact négatif de la crise économique dans leur vie quotidienne. « Les gouvernements ont trouvé l'argent pour sauver les banques mais, dans la plupart des cas, ils sont incapables d'aider les citoyens qui perdent leur travail », est la critique que l'on entend le plus souvent dans les médias. La situation est explosive. Des millions d'emplois risquent de disparaître avec des conséquences que personne ne peut prévoir. Que peuvent faire les représentants des citoyens pour empêcher que la crise financière ne conduise à la marginalisation et à la discrimination ?

« La crise économique mondiale actuelle est aussi une crise des droits humains : la combinaison de problèmes sociaux, économiques et politiques a créé une bombe à retardement concernant les abus des droits de l'homme », a déclaré la Secrétaire générale d'Amnesty International, Mme Irène Khan, en présentant un rapport qui indique que les droits de l'homme sont relégués au second plan pour faciliter la reprise économique mondiale.

Les conséquences de la crise de 1929 furent dramatiques. En ira-t-il de même cette fois encore? Il ne peut y avoir de reprise économique durable et équitable si les gouvernements ne parviennent pas à s'attaquer aux abus qui génèrent ou amplifient la pauvreté, ou aux conflits armés qui entraînent de nouvelles violations, a averti Mme Khan.

Le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz pense que les parlementaires, en tant que représentants des peuples, sont en droit de demander des comptes. Ils peuvent exiger des banques plus de transparence et de responsabilité, ils peuvent demander aux gouvernements d'imposer des mécanismes de contrôle du système financier. Ils peuvent aussi demander le respect et la dignité des citoyens les plus vulnérables qui risquent d'être marginalisés à cause de la pauvreté. Le temps est venu pour les législateurs d'exercer cette prérogative.

L.B.

Lu dans la presse

M. Al-Mutawa, parlementaire fraîchement élu, promet de soutenir ses collègues en matière de développement
« Si on m'offre un portefeuille ministériel, je consulterai mes électeurs”. Adnan Mutawa, fraîchement élu au Parlement [du Koweït], a confirmé qu'il consultera ceux qui lui ont permis d'entrer à l'Assemblée nationale, affirme le quotidien arabe Al-Watan. Dans un entretien accordé au quotidien, M. Al-Mutawa a déclaré s'attendre à ce que la réglementation et les projets laissés en suspens soient entérinés lors de la première réunion du nouveau parlement, en précisant qu'il soutiendra le développement, en coordination avec ses collègues. Le quotidien Al-Rai affirme quant à lui que M. Naji Abdullah Al-Abdullah, nouveau parlementaire, aurait entre-temps déclaré que le nouveau parlement a besoin d'honnêteté et de coopération pour les questions concernant le gouvernement et l'Assemblée nationale. « Le Koweït entre dans une ère nouvelle avec l'élection de quatre femmes au parlement”. Dans une déclaration, M. Al-Abdullah s'est engagé à tenir compte des besoins de ceux qui lui ont permis d'accéder à l'Assemblée nationale et à soutenir ceux qui souhaitent transformer le pays. Parallèlement, M. Theo-Ben Gurirab, Président de l'Union interparlementaire (UIP), s'est félicité de l'élection, pour la toute première fois, de femmes au Parlement du Koweït. Le 16 mai, quatre des 50 sièges mis en lice ont été remportés par des femmes. « Il s'agit d'un tournant historique, qui atteste des progrès récemment réalisés par le Koweït du point de vue de la participation politique des femmes. Le partenariat entre les hommes et les femmes pour la conduite des affaires publiques est au coeur même de la gouvernance démocratique. L'UIP applaudit cette réussite et se réjouit de travailler avec le parlement et ses femmes parlementaires nouvellement élues » a déclaré M. Gurirab. D'après l'UIP, dont le siège est à Genève, les femmes représentent en moyenne 9,1 pour cent de tous les parlementaires de la région arabe, contre une moyenne mondiale de 18,4 pour cent.
Arab Times et Agence de presse koweïtienne - 18 mai 2009

« Tout le monde doit y mettre du sien »
Extrait : allocution du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au Parlement finlandais.

Depuis plus d'un siècle, votre grand pays et son parlement ont été les pionniers de la démocratie. Après avoir étendu en 1906, avant tous les autres pays, le suffrage universel et le droit de se présenter aux élections à tous vos citoyens, vous continuez à constituer pour nous tous un exemple aujourd'hui, puisque les femmes représentent presque la moitié de votre parlement, et plus de la moitié de vos ministres. Vous nous montrez que la parité entre les sexes est non seulement possible, mais souhaitable! Les résultats le prouvent. Nous vous devons notre gratitude pour ce rôle de pionnier. Ici, où naguère l'Est et l'Ouest se regardaient en combattants, la Finlande nous montre à tous comment vivre dans la paix et la prospérité, sans tomber dans la complaisance. Vous continuez à nous donner l'exemple en étant à la pointe de l'innovation sociale, politique et économique. Dans cette maison de la démocratie même, vous prenez des décisions ayant un impact non seulement sur la vie de tous les citoyens finlandais, mais aussi de l'ensemble de la population du monde. (…)

Il faut que la voix des parlementaires soit entendue. Aux Nations Unies, nous souhaitons collaborer avec vous et je me félicite de la qualité de la coopération croissante qui s'est instaurée ces dernières années avec l'Union interparlementaire (…).
Helsinki Times (Finlande) - 28 mai 2009

Les « sans voix » ont des choses à dire sur la crise financière mondiale
Le premier symposium public de la CNUCED sur la crise économique mondiale s'est ouvert sur un choeur de demandes plaidant en faveur d'une réaction internationale significative permettant de ne pas ignorer les pays et les populations pauvres pendant la crise financière. Des appels répétés à mettre en place des réformes de fond destinées à éviter que de nouvelles crises de ce type ne se répètent à l'avenir ont aussi été lancés. (…) Anders B. Johnsson, Secrétaire général de l'Union interparlementaire (UIP), a affirmé que « les parlements doivent se remettre en question », eux qui sont les responsables du contrôle exercé par le public sur la gestion de l'économie nationale par le gouvernement, pour tenter de comprendre pourquoi ils n'avaient pas mis en place une réglementation de nature à éviter les abus financiers qui ont déclenché la crise. « Des mécanismes de contrôle financier plus stricts sont requis », a déclaré M. Johnsson, ajoutant que : « Nous devons renforcer le contrôle réglementaire sur l'avidité. » Un meilleur équilibre est aussi requis entre bon fonctionnement des marchés et bien-être général des pays et de leur population.
The FINANCIAL (Géorgia) - 12 juin 2009

L'Union interparlementaire lance un appel à la non-prolifération nucléaire
Addis-Abeba. L'Union interparlementaire (UIP), réunissant les Parlements de 154 Etats membres, a exhorté les pays disposant de l'arme nucléaire à réduire leur arsenal de façon plus conséquente et « irréversible », et à redoubler d'efforts pour combattre la prolifération. L'UIP « appelle tous les Etats disposant de l'arme nucléaire à faire des coupes plus importantes, plus rapidement et irréversibles dans leur arsenal nucléaire », selon une résolution adoptée à l'issue de la 120ème Assemblée de l'UIP à Addis-Abeba et dont l'AFP a obtenu une copie. L'UIP demande « à tous les Etats de redoubler d'efforts pour prévenir et combattre la prolifération nucléaire et des autres armes de destruction massive », selon la résolution. L'organisation internationale invite les Etats à négocier « un traité sur l'interdiction des missiles de courte et moyenne portée équipés de têtes nucléaires ».

Enfin, les parlementaires se sont préoccupés particulièrement de la situation au Proche- Orient, demandant qu'il soit « déclaré libre d'armes nucléaires, sans exception ». Israël n'a jamais reconnu publiquement disposer d'un arsenal nucléaire et s'est toujours refusé à signer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui vise à instaurer une coopération internationale en matière d'utilisation civile de l'énergie nucléaire. La 120ème Assemblée de l'UIP, qui avait ouvert ses travaux à Addis Abeba le 5 avril, les a achevés vendredi après avoir rassemblé plus de 500 parlementaires du monde entier.
Agence France Presse (AFP) - 10 avril 2009

In memoriam Sheila Finestone

Mme. Teshome TogaL'UIP est profondément attristée par la mort de l'ancienne sénatrice canadienne Sheila Finestone. Les membres de notre organisation se souviendront longtemps de la sénatrice Finestone pour son attachement et son dévouement aux causes de l'égalité des sexes et du respect des droits de l'homme et du droit humanitaire. Sheila possédait une énergie hors du commun. Elle a défendu les femmes partout dans le monde avec courage. Elle a fait beaucoup pour promouvoir la participation des femmes à la vie politique et publique et elle a aidé l'Union interparlementaire à mettre en place son propre programme pour un partenariat entre hommes et femmes en politique. Elle était aussi à la pointe de nombreuses causes humanitaires, jouant un rôle moteur dans la campagne pour l'adoption de la Convention internationale sur l'interdiction des mines antipersonnel. L'UIP salue Sheila Finestone avec admiration, respect et affection.