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EGYPTE
Majlis Al-Chaab (Assemblée du peuple)
ELECTIONS EN 2011

Comparer les données du module Dernières élections des chambres parlementaires

Un historique des élections antérieures pour cette chambre peut être trouvé sur une page séparée

Nom du parlement -
Structure du parlement Bicaméral
Nom de la chambre (générique / traduit) Majlis Al-Chaab / Assemblée du peuple
Autre chambre (pour les parlements bicaméraux) Majlis Ash-Shura / Assemblée de la Choura
CONTEXTE
Dernières élections / renouvellement (de/à) (de/à) 28 novembre 2011
11 janvier 2012
But des élections Renouvellement de l'ensemble des membres élus au scrutin direct de l'Assemblée du peuple.
Pour la première fois depuis la révolution qui a vu le Président de longue date, Hosni Moubarak, quitter le pouvoir en février 2011, après 18 jours de manifestations de masse, les Egyptiens étaient appelés aux urnes pour élire l'Assemblée du peuple. Le scrutin qui a débuté le 28 novembre 2011, s'est déroulé en trois phases avec, pour chaque phase, un premier tour, puis un second une semaine plus tard (voir note). Quatre-cent quatre-vingt-dix-huit sièges étaient à pourvoir au scrutin direct, tandis que les 10 sièges restants sont pourvus sur nomination du Conseil suprême des Forces armées.

Lors des élections précédentes tenues en novembre et décembre 2010, le Parti national démocrate (NDP) d'Hosni Moubarak avait remporté 427 sièges sur les 504 confirmés par la Haute Commission électorale (les résultats avaient été invalidés pour quatre sièges qui étaient restés vacants). Le second tour s'était déroulé dans un climat de polémique suite à des allégations de fraudes et au retrait de plusieurs partis de l'opposition. Finalement, la Haute Cour administrative avait décidé de faire interrompre le second tour. Les partis de l'opposition avaient remporté 16 sièges en tout. Les 69 sièges restants étaient échus à des candidats indépendants, dont bon nombre étaient jugés proches du NDP. En tout, 65 femmes avaient été élues (dont 64 grâce aux sièges réservés).

Le 14 janvier 2011, des manifestations populaires ont contraint le Président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, en place depuis de nombreuses années, à fuir son pays. La vague de manifestations anti-gouvernementales s'est répandue dans plusieurs pays de la région, dont l'Egypte. Le 25 janvier ont commencé dans plusieurs villes égyptiennes, des manifestations demandant la démission du Président Moubarak. Le 28 janvier, celui-ci a nommé le directeur du renseignement, Omar Suleiman, Vice-Président, et l'ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, Ahmed Shafiq, Premier ministre, en promettant des réformes. Cela n'a pas affaibli le mouvement de contestation qui a mobilisé plus d'un million de personnes dans les rues du Caire, pour obtenir la démission immédiate du Président.

Le 11 février, le Vice-Président Suleiman a annoncé que le Président de la République avait transféré le pouvoir au Conseil suprême des forces armées, présidé par le chef d'état-major de l'armée et Ministre de la défense, le maréchal Hussein Tantaoui. Le 13 février, le Conseil suprême a suspendu la Constitution et dissous le Parlement, promettant la tenue d'élections dans un délai de six mois.

Le Conseil suprême des forces armées a constitué une commission chargée de revoir la Constitution et le 19 mars, 41,19 % des 18,5 millions d'électeurs inscrits ont participé au référendum constitutionnel. En tout, 77,2 % des votants ont approuvé les amendements proposés. Ceux-ci assouplissaient les conditions d'éligibilité à la présidence et limitait l'exercice de la fonction présidentielle à deux mandats de quatre ans. Ils prévoyaient en outre le contrôle de l'ensemble des élections par la justice.

Le 16 avril, la Haute Cour administrative a démantelé le Parti national démocrate, dont tous les avoirs ont été saisis et remis au Conseil suprême des forces armées.

Les élections législatives, qui étaient initialement attendues pour septembre 2011, ont ensuite été reportées à novembre, principalement en raison du retard pris dans la révision du système électoral. Le 27 septembre, le Conseil suprême des forces armées a annoncé les dates des élections aux deux chambres, qui débuteraient le 28 novembre.

La nouvelle loi électorale, publiée le 20 juillet prévoyait un scrutin mixte pour remplacer l'ancien scrutin majoritaire. Dans les deux chambres, deux-tiers des sièges électifs sont désormais pourvus au scrutin proportionnel de liste et les autres au scrutin majoritaire simple. Les 64 sièges anciennement réservés aux femmes ne le sont plus, mais les partis sont tenus de présenter au moins une femme par liste. Dans les deux chambres, l'âge requis pour être élu a été ramené de 30 à 25 ans. A l'origine, la nouvelle loi électorale prévoyait de ne réserver le scrutin majoritaire qu'aux candidats sans étiquette. Cependant, suite aux protestations de nombreux partis, le 8 octobre, le Conseil suprême a modifié ce texte, permettant ainsi aux partis politiques de présenter des candidats et au scrutin majoritaire, et au scrutin proportionnel.

Le 25 octobre, la Haute Cour constitutionnelle a rendu un arrêt autorisant les Egyptiens de l'étranger à voter aux législatives. Le 11 novembre, un tribunal administratif de Mansoura a interdit aux anciens membres du NDP de se présenter. Six d'entre eux ont fait recours auprès de la Haute Cour. Le 14 novembre, la Haute Cour a révoqué la décision du tribunal administratif et autorisé les intéressés à se porter candidats à des charges publiques, et donc de se présenter aux élections législatives de 2011-2012.

Le 14 novembre, le Vice-Premier Ministre, Ali Al-Selmy, a présenté des directives pour le débat sur la nouvelle constitution, lesquelles prévoyaient que le Conseil suprême des forces armées aurait un droit de veto sur toute disposition relative aux affaires militaires, ce qui a déclenché des manifestations de grande ampleur et des affrontements mortels. Les manifestants ont accusé le Conseil suprême de s'accrocher au pouvoir et ont exigé qu'il le transmette immédiatement à un gouvernement civil.

En tout, 6 591 candidats et 40 partis étaient en lice à l'Assemblée du peuple, tandis que 2 036 autres concouraient à l'Assemblée de la Choura. Les partis représentés à l'ancienne Assemblée du peuple - le Néo-Wafd (NWP) et le Groupement d'union nationale progressiste (Tagammou), devaient faire face à des partis islamistes, formés pour la plupart après février 2011, les principaux étant le Parti de la justice et de la liberté (FJP), constitué par les Frères musulmans (interdits sous le régime Moubarak); Al-Wasat (Centre) - branche dissidente des Frères musulmans; et Al-Nour (Lumière), allié des salafistes, ultra-conservateurs. Le terme de " salafisme " désigne l'adhésion aux préceptes fondamentaux du Prophète Mahomet et de ses contemporains. Les Salafistes pensent que leur rôle est de transmettre les enseignements classiques de l'Islam, en l'état. Certains groupes extrémistes et jihadistes prennent le salafisme comme référence.

La plupart de ces partis étaient initialement scindés en deux alliances électorales : l'Alliance démocratique - une coalition de partis islamistes et autres, parmi lesquels le Parti de la justice et de la liberté -, et le Bloc égyptien, une coalition de partis libéraux et de gauche. Le Bloc égyptien s'était engagé à oeuvrer à une démocratie libérale et à maintenir la citoyenneté universelle (principe qui permet depuis 2004, aux femmes comme aux hommes, de transmettre la nationalité égyptienne), refusant de faire de l'Egypte un Etat islamique.

Plusieurs partis de l'Alliance démocratique ont fait défection avant le premier tour, en raison de divergences idéologiques. Il s'agissait du Néo-Wafd, de Tagammou et du Parti nasseriste arabe démocratique, qui ont présenté des candidats en leur nom propre. Le Néo-Wafd promettait de maintenir la limitation des mandats présidentiels. Le Parti nassériste voulait quant à lui des institutions publiques plus fortes. Pour les médias internationaux, la question essentielle était de savoir le score que feraient les partis islamistes, si bien que la campagne des autres partis est passée inaperçue.

Les partis islamistes de l'Alliance démocratique se sont gardés de mettre l'accent sur les questions religieuses durant la campagne. Le Parti de la justice et de la liberté entendait instaurer un " Etat civil ", où tous les aspects de la vie seraient régis par le droit musulman. Al-Wasat promettait de donner les mêmes droits de citoyenneté à tous les Egyptiens. Enfin, le parti salafiste Al-Nour, fondé en mai 2011, s'engageait à résoudre les problèmes économiques et sociaux.

En tout, plus de 60 % des 58 millions d'électeurs inscrits (50 millions en Egypte et 8 millions à l'étranger) se sont rendus aux urnes lors des trois phases de l'élection de l'Assemblée du peuple. Hormis une ouverture tardive de plusieurs bureaux de vote lors de la première phase du scrutin, aucun incident majeur n'a été rapporté.

A l'issue de la première phase, le Parti de la justice et de la liberté avait remporté 37 % des suffrages, et le Bloc égyptien, 13 %. A la fin de la deuxième phase, l'ensemble des partis islamistes avait remporté deux-tiers des suffrages valables.

Les résultats définitifs, annoncés le 21 janvier 2012, donnent 235 sièges au Parti de la justice et de la liberté et 123 à Al-Nour. Viennent ensuite le Néo-Wafd et le Bloc égyptien, avec respectivement, 38 et 34 sièges.

Le 23 janvier 2012, l'Assemblée du peuple nouvellement élue a tenu sa première session et élu M. Mohammed Saad El-Katatny (Justice et liberté), à sa présidence.

L'Assemblée de la Choura a fait l'objet d'un autre scrutin, qui s'est déroulé du 29 janvier au 22 février. Le Parti de la justice et de la liberté et ses alliés ont obtenu 106 des 180 sièges à pourvoir au scrutin direct, Al-Nour, 45 et le Wafd et le Bloc égyptien, 14 chacun. Les sièges restants sont échus à de petits partis. Les 90 membres restants seront nommés par le nouveau Président de la République, une fois qu'il aura été élu.

Le 28 février, la nouvelle Assemblée de la Choura a tenu sa première session et élu M. Ahmed Fahmy (Justice et liberté), à sa présidence.

Le pouvoir exécutif restera entre les mains du Conseil suprême des forces armées jusqu'aux élections présidentielles, tandis que le pouvoir législatif revient désormais au Parlement nouvellement élu. Les membres de l'Assemblée du peuple et les élus de l'Assemblée de la Choura désigneront 100 personnes pour faire partie de l'Assemblée constituante, lors d'une session mixte qui se tiendra début avril. L'Assemblée constituante sera chargée de rédiger une nouvelle constitution dans un délai de six mois, après quoi ce texte sera soumis à référendum. Les élections présidentielles sont désormais prévues pour juin 2012.

Note:
Les élections se sont déroulées en trois phases, dans neuf gouvernorats à la fois, comme suit :
- première phase: 28 et 29 novembre (second tour les 5 et 6 décembre), Le Caire, Fayoum, Port-Saïd, Damiette, Alexandrie, Kafr El-Cheik, Assiout, Louxor et Mer-Rouge;
- deuxième phase : 14 et 15 décembre (second tour les 21 et 22 décembre), Gizeh, Beni Souef, Menufeya, Ash-Charqia, Ismaïlia, Suez, Beheira, Sohag et Assouan; et
- troisième phase : 3 et 4 janvier (second tour les 10 et 11 janvier), Minya, Qalyubiya, Gharbeya, Dakahleya, Sinaï Nord et Sinaï Sud, Marsa-Matruh, Qena et Nouvelle-Vallée.
RESULTATS DES ELECTIONS
Tours de votes
Tour no 1 (de/à) 28 novembre 2011
11 janvier 2012
Nombre d'électeurs inscrits
Votants
Bulletins blancs ou nuls
Suffrages valables
Environ 58,000,000
plus de 60 %

Notes
Répartition des sièges
Tour no 1
Parti / Formation politique Total Proportionnel Majoritaire
Parti de la justice et de la liberté 235 127 108
Al-Nour 123 96 27
Néo Wafd (NWP) 38 36 2
Bloc égyptien 34 33 1
Indépendants 23 0 23
Al-Wasat 10 10 0
Parti de la réforme et du développement 9 8 1
Alliance " La Révolution continue " 7 7 0
Parti national égyptien 5 4 1
Parti de la liberté 4 4 0
Parti des citoyens égyptiens 4 3 1
Al-Ettihad 2 2 0
Al-Salam 1 1 0
Al-Mohafezeen 1 0 1
Justice 1 0 1
Parti national arabe 1 1 0
Répartition des sièges entre hommes et femmes
Hommes
Femmes
Pourcentage de femmes
498
10
1.97%
Répartition des sièges selon l'âge
Répartition des sièges selon la profession
Commentaires
Note sur la répartition des sièges entre hommes et femmes:
Huit femmes ont été élues au scrutin direct alors que deux autres ont été nommées par le Conseil suprême des forces armées.
Source: Permanent Mission of the Arab Republic of Egypt in Geneva (09.02.2012)

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