IPU logoLe Journal de l'Union interparlementaire
MENSUEL PUBLIÉ SUR LE WEB 6 octobre 2000, Numéro 14
  L'événement du mois

104ème Conférence interparlementaire, à Djakarta

ENTRETIEN
M. Akbar Tandjung
Président de la Chambre des Représentants de l'Indonésie
Par Luisa Ballin

Akbar Tandjung A l'invitation du parlement indonésien, l'Union interparlementaire (UIP) tiendra sa 104ème Conférence statutaire et réunions connexes du 15 au 21 octobre 2000, au Centre de Conférences de Djakarta. La cérémonie inaugurale aura lieu le dimanche 15 octobre à 19 heures, au Nasuntara Hall, dans les locaux du Parlement indonésien, en présence de S.E. M. le Président de la République de l'Indonésie, K.H. Abdurrahman Wahid. La Réunion des femmes parlementaires s'ouvrira le dimanche 15 avril dès 9h30.

Q : L'Indonésie organise la 104ème Conférence interparlementaire. Quelle est l'importance de cet événement

R : De nos jours, l'Union interparlementaire joue un rôle plus important sur le plan de la coopération internationale, que l'on peut comparer à celui des institutions du système des Nations Unies. Aujourd'hui, les gens ont tendance à être plus attentifs aux positions prises par les parlements. Par exemple, avant de concéder des prêts aux pays, la Banque mondiale et le FMI prennent en considération les recommandations des parlements. Cette nouvelle donne est reflétée par le souhait de promouvoir le rôle de l'UIP au sein de l'Assemblée générale des Nations Unies. C'est pour cette raison que les délégations participant à l'Assemblée générale sont incitées à inclure des représentants des parlements nationaux dans leurs délégations, afin de relayer la voix de l'UIP sur la scène onusienne.

L'Union interparlementaire a un rôle significatif à jouer pour ce qui est de l'établissement et du maintien de la paix dans le monde. L'UIP peut aider à résoudre les crises internationales telles que le conflit israélo-palestinien, ainsi que les luttes qui frappent d'autres parties du monde, notamment l'Afrique et l'Amérique latine. L'Indonésie estime avoir de la chance de pouvoir organiser à son tour la Conférence de l'UIP. Cet événement est une grande opportunité pour notre pays de contribuer à cette tâche de pacification par le biais des réunions de l'UIP. De plus, nous pouvons tirer profit de cette conférence pour faire connaître notre histoire nationale, depuis la période coloniale à cette période de réforme, et également démontrer l'expérience de l'Indonésie dans l'organisation d'événements internationaux importants. A titre d'exemple, nous avons organisé la Conférence Asie-Afrique en 1955 à Bandung, le Sommet du Mouvement des non-alignés en 1992, et d'autres rencontres.

Q : La Conférence a inscrit deux sujets à l'ordre du jour. Le premier concerne la "prévention des coups d'Etat militaires et autres contre des gouvernements démocratiquement élus et contre la libre volonté des peuples exprimée par la voie du suffrage direct, et mesures à prendre face aux graves violations des droits de l'homme affectant des parlementaires". Le second met l'accent sur le "financement du développement et nouveau modèle de développement économique et social propre à éliminer la pauvreté". Quel rôle les parlements et leurs membres peuvent-ils jouer dans ces deux domaines ?

R : S'agissant de la prévention des coups d'Etat militaires et autres contre les gouvernements démocratiquement élus et contre la libre volonté des peuples exprimée par la voie du suffrage direct et des mesures à prendre face aux violations des droits de l'homme affectant les parlementaires, nous considérons, en Indonésie, que ce sujet est pertinent, puisque nous avons eu l'expérience d'une période de domination militaire et que nous luttons encore pour instituer une vie démocratique, sociale et politique. Le parlement indonésien est conscient que d'autres pays connaissent ce même type de lutte, certains d'entre eux ayant réglé ces problèmes plus rapidement que d'autres qui ont besoin de plus de temps. Le plus important est de persister dans notre effort pour défendre les principes acceptés par tous. Lors des débats portant sur les points à l'ordre du jour de la Conférence de Djakarta, le Parlement indonésien en profitera pour avoir des échanges de vues et partager ses expériences avec les délégations venues d'autres pays, et aussi pour définir des positions et des mesures communes sur la démocratie et la vie politique et sociale.

S'agissant des droits de l'homme, l'Indonésie, ainsi que d'autres pays et plus particulièrement ceux qui, en Asie, Afrique et Amérique latine, ont souffert du colonialisme, estime que le renforcement de la souveraineté et des droits de l'homme sont deux éléments importants qui sont liés. C'est pourquoi, il faut éviter de négliger le renforcement des droits de l'homme sous prétexte de souveraineté nationale.

Pour ce qui est de la question spécifique du renforcement des droits de l'homme des parlementaires, l'Indonésie pense que ce sujet est crucial. La protection des parlementaires demande une plus grande attention. Les violations des droits de l'homme des parlementaires qui ont eu lieu par le passé ne doivent plus se répéter.

Quant au point concernant le financement du développement et un nouveau modèle de développement économique et social propre à éliminer la pauvreté", l'Indonésie estime que qu'une juste répartition économique au plan national et international doit être d'une importance majeure. Malheureusement, les derniers chiffres montrent que le fossé entre pays pauvres et pays riches continue de se creuser et que les revenus par habitant des pays pauvres baissent à cause de pratiques injustes qui ont cours dans le domaine économique. A ce propos, l'Indonésie considère que la Conférence de Djakarta est une occasion de consolider la coopération, la compréhension et la confiance mutuelles entre les membres de l'UIP et les institutions du système financier, pour développer une position commune dans l'effort qui est fait pour combler le fossé entre pays pauvres et pays riches et éradiquer la pauvreté. En éliminant les pratiques injustes dans le domaine économique, il est nécessaire d'avoir une position commune pour créer un nouveau modèle économique. Le parlement a un rôle important à jouer pour mettre en place la politique de développement d'un pays, et ce rôle devrait être accru pour qu'une tâche aussi primordiale n'incombe pas seulement à l'Exécutif.

Q : L'Indonésie fait face à de sérieuses tensions qui préoccupent la communauté internationale. Quel est votre messages aux délégués ?

R : L'Indonésie fait face à une situation caractérisée par des conflits internes de longue date, qui sont devenu des préoccupations internationales, comme les incidents survenus à Atambua, Malaku et Aceh. Le Gouvernement, le Parlement et le peuple indonésiens sont préoccupés par cette situation, et nous remercions et apprécions les pays et les organisations internationales qui ont apporté une aide, en particulier à ceux qui souffrent à cause de ces conflits. Cependant, nous faisons appel à la communauté internationale pour qu'elle comprenne que ces conflits sont une affaire interne à l'Indonésie. Nous en appelons en particulier aux superpuissances afin qu'elles ne s'ingèrent pas dans nos problèmes nationaux. Pendant la Conférence de l'UIP, l'Indonésie pourra bénéficier des échanges de vue et de l'expérience des autres pays concernant la gestion des conflits internes.

  Point de mire

 

La Présidente du Conseil de l'UIP rencontre des membres du Congrès ainsi que la Première Dame des Etats-Unis

Najma Heptulla

La Présidente du Conseil de l'UIP, Mme Najma Heptulla, s'est rendue à Washington, après la Conférence des Présidents de Parlements nationaux qui s'est tenue à New York en septembre dernier. Mme Heptulla, qui accompagnait le Premier Ministre de l'Inde lors de sa visite officielle aux Etats-Unis, a rencontré plus de 80 membres du Congrès américain, démocrates et républicains. Elles les a informés des nouvelles initiatives prises par l'UIP. Elle s'est notamment entretenue avec les sénateurs Jessie Helms et Benjamin Gilman au sujet de la dimension parlementaire que l'UIP entend donner à la coopération internationale et à l'ONU.

La Présidente du Conseil (organe directeur) de l'UIP a également eu un échange de vues avec Mme Hillary Clinton, Première Dame des Etats-Unis et actuelle candidate à un poste de sénateur pour l'Etat de New York. Mme Heptulla a informé Mme Clinton des activités de l'UIP et notamment la position de l'organisation mondiale des parlements concernant le partenariat entre hommes et femmes en politique.

Mme Heptulla s'est ensuite rendue à Saint-Marin, où elle a rencontré M. Gianfranco Terenzi, l'un des deux Capitaines- Régents de cet Etat. Le 1er octobre, elle était l'invitée du Prince Rainier III de Monaco. Pendant son séjour dans la Principauté monégasque, la Présidente du Conseil de l'UIP a également rencontré le Président du Conseil national, M. Jean-Louis Campora, ainsi que de nombreux parlementaires.

 Ordre du jour de la Conférence

Outre le débat général portant sur la situation politique, économique et sociale dans le monde, et les deux thèmes figurant à l'ordre du jour de la Conférence de Djakarta, les délégués débattront d'un point supplémentaire, qui sera choisi à Djakarta le lundi 16 octobre, parmi les demandes suivantes proposées par des délégations au Secrétariat de l'UIP :

  • "Elections libres et régulières" (Allemagne).
  • "Annulation de la dette au profit du développement durable" (Nigeria).
  • "L'action des parlementaires pour mettre fin à l'utilisation des mineurs dans les opérations militaires" (Italie).
  • "Rôle des parlementaires dans le règlement pacifique des différends régionaux en vue d'assurer la paix et la sécurité mondiales" (Algérie, au nom des Groupes interparlementaires arabes).
  • "Combler le fossé technologique et numérique entre nations industrialisées et nations émergentes" (Israël).
  • "La problématique du blanchiment d'argent : perspectives pour une politique mondiale" (Argentine).
  • "Mesures à prendre face aux catastrophes naturelles dans les pays en développement (Afrique du Sud).
  • "Les embargos et sanctions économiques sont-ils encore acceptables d'un point de vue éthique, sont-ils encore efficaces et permettent-ils d'atteindre leur objectif dans un monde de plus en plus globalisé ?" (Belgique).
  • "Contribution des parlementaires à la libération et au rapatriement des prisonniers de guerre" (Koweït).

La délégation marocaine a également demandé l'inscription d'un point supplémentaire d'urgence, intitulé "Rôle des parlementaires pour mettre fin à la tension et à la confrontation au Moyen-Orient et action en vue de sauver le processus de paix";. Pour être acceptée, une telle demande doit obtenir en sa faveur les quatre-cinquièmes des suffrages exprimés.

  Il a dit

M. Kofi Annan,
Secrétaire général de l'ONU
A la première Conférence des Présidents
de Parlements nationaux

"J'ai été très impressionné et frappé que vous commenciez à trois heures précises. Je pense que c'est une bonne leçon pour nous qui vivons dans cette maison. On peut y arriver, cela est possible et nous prenons note de la leçon que vous nous avez donnée cet après-midi".

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