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 Genève, le 30 janvier 2009IPU Logo-bottom

DECLARATION DU PRESIDENT DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE,
M. THEO-BEN GURIRAB, LE 30 JANVIER 2009

Président Theo-Ben GURIRABAujourd'hui, après deux journées de consultations avec les membres du Comité exécutif de l'UIP réuni en session extraordinaire, je souhaite faire la déclaration suivante :

Mon premier point concerne la situation déplorable à Gaza et la crise politique plus large au Moyen‑Orient.  Je tiens à rappeler que l'objectif premier de l'Union interparlementaire est l'instauration de la paix dans la région, basée sur deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

L'UIP est fermement convaincue que la seule façon d'atteindre cet objectif passe par le dialogue et la négociation, et jamais par l'usage de la force armée et de la violence.  Nous appelons donc les parties à reprendre des négociations sérieuses et nous réaffirmons notre volonté de soutenir toutes les initiatives politiques de relance du dialogue entre les parties. 

Nous soutenons pleinement le gouvernement légitime de la Palestine et son Parlement élu. Nous soutenons en outre les efforts déployés pour unir le peuple palestinien.  Il faut impérativement que celui-ci parle d’une seule voix dans sa marche vers un Etat palestinien.

Nous sommes indignés par les pertes de vies humaines et les destructions intolérables, notamment les bombardements de locaux des Nations Unies et autres installations manifestement civiles.  Nous réprouvons tous les actes de violence contre des civils, quels qu’en soient les auteurs.

Il faut impérativement soulager la détresse de la population de Gaza et répondre à ses besoins humanitaires urgents.  Pour ce faire, il faudra mettre en place un environnement sécurisé, ouvrir des points de passage aux frontières et établir des couloirs humanitaires.  Mais surtout, nous appelons Israël à faire en sorte que l’accès à Gaza soit prévisible, régulier et large.

La communauté internationale doit être prête à financer cette assistance immédiate et nous engageons tous les pays à répondre promptement et généreusement à l’appel que lancent les Nations Unies.  De même, nous appelons la communauté internationale à apporter son soutien à la reconstruction de Gaza après les destructions massives causées par l’invasion israélienne.  L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) doit recevoir l'appui dont il a besoin pour s'acquitter de son mandat dans toute la région.

Nous soutenons les efforts que déploie l'Organisation des Nations Unies pour ramener la paix et la stabilité dans la région et, en particulier, la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité.  Nous nous réjouissons de la mise en place du cessez-le-feu et nous exhortons toutes les parties à le respecter.  Nous réaffirmons que toutes les parties doivent respecter les règles du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire, et nous considérons que les violations alléguées de ces règles durant les combats récents doivent faire l’objet d’une enquête indépendante suivie d’effets.  

L'Union interparlementaire aidera le Parlement en Palestine à devenir une institution pleinement opérationnelle.  Elle étudiera la possibilité d’une réhabilitation du Bureau de Gaza du Conseil législatif palestinien qui a été détruit durant les attaques.  L'UIP continue d'appeler à la libération immédiate des membres du Conseil législatif palestinien qui sont détenus arbitrairement par les autorités israéliennes.

Nous avons débattu de la nécessité d'une mission d’information de l'UIP.  Pour m’y préparer, je me rendrai prochainement dans la région pour consulter les présidents des parlements arabes et les dirigeants des gouvernements et des parlements palestinien et israélien.  Je ferai rapport sur ces consultations aux organes directeurs de l'UIP lors de leur prochaine session, à Addis-Abeba (Ethiopie)

Mon deuxième point concerne la crise financière mondiale.  Le Comité exécutif a approuvé une série de propositions tendant à ce que l'Union interparlementaire mette en place une contribution parlementaire aux initiatives prises pour y remédier.

La crise s'est étendue au-delà de l’univers financier et a impacté l’économie de tous les pays.  Les perspectives pour 2009 sont sombres.  D’après les projections provisoires de l'OIT, 50 millions d'emplois, voire plus, risquent de disparaître.  Quelque 200 millions de travailleurs, surtout dans les pays en développement, pourraient être relégués dans une pauvreté extrême.  Nous sommes à la veille d'une crise de grande ampleur qui aura des répercussions sur notre capacité à produire suffisamment de nourriture et à soulager les souffrances humaines.

J’entends réunir rapidement un groupe de parlementaires dotés d’une expertise et d’une expérience solides des politiques financières et économiques, des questions d’emploi et de développement social, et des questions de sécurité alimentaire et dossiers apparentés.  Ce groupe élaborera une contribution initiale aux travaux du G20 et de l'Organisation des Nations Unies.  L'UIP sera par ailleurs l'hôte, à Genève au début du mois de mars, de la commission d'experts mise en place par le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les réformes du système monétaire et financier international, et elle en facilitera les travaux.

L'UIP va organiser une conférence parlementaire mondiale sur la crise.  Cette conférence visera à promouvoir une réponse globale, inclusive et intégrée.  Elle aura pour ambition d’améliorer la gouvernance mondiale par une plus grande participation parlementaire.  On n’y épargnera aucun effort pour que la réponse mondiale à la crise respecte la parité hommes/femmes et pour que les femmes soient incluses dans la prise de décision.

Concrètement, cette conférence fera des propositions pour que les parlements, à titre individuel et agissant collectivement par le truchement de l'UIP, assurent transparence et responsabilisation accrues sur toutes ces questions

Mon troisième point porte sur les changements climatiques.  L'année 2009 va marquer un jalon important dans nos efforts collectifs pour traiter le dossier des changements climatiques.  En décembre, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques siégera à Copenhague.  La première période d'engagement du Protocole de Kyoto prenant fin en 2012, un nouveau cadre international devra être adopté et ratifié.  La Conférence de Copenhague devra conclure un nouvel accord et définir l’architecture à long terme de la coopération mondiale en matière climatique.

L'aboutissement de ce processus suppose l'appui de tous les parlements.  Leur assentiment est indispensable à la ratification de cet accord et à son application ultérieure.  Nous allons donc poursuivre notre campagne pour mobiliser les parlements en faveur d'un nouvel accord sur les changements climatiques.  Nous allons accompagner l'Organisation des Nations Unies dans ce processus et, de concert avec le Parlement danois, nous organiserons une réunion pour les parlementaires qui prendront part à la Conférence de Copenhague.

Enfin, nous avons débattu de plusieurs autres questions, dont la coopération entre l'UIP et l’ONU.  Toutefois, le principal objectif de cette session extraordinaire du Comité exécutif était de réfléchir à d'éventuelles initiatives de l'UIP face à cette nouvelle crise au Moyen-Orient, en particulier à Gaza.

Nous sommes parfaitement conscients que la paix au Moyen-Orient ne pourra naître que du dialogue politique et de la négociation.  Cela étant, seuls les représentants des peuples palestinien et israélien peuvent fixer les conditions d'un accord pour une paix globale et durable.  Tous les pays, grands ou petits, qu’ils appartiennent ou non à la région, doivent, in fine, contribuer à cet effort et ne pas chercher à imposer leurs propres conditions pour la paix.  C'est fort de cette conviction que je me prépare à piloter les efforts de l'UIP en faveur de la paix au Moyen-Orient.


Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP, doyenne des organisations politiques internationales, compte 154 parlements nationaux affiliés et huit assemblées parlementaires régionales comme membres associés. L'organisation mondiale des parlements dispose d'un Bureau à New York en tant qu'Observateur permanent auprès de l'ONU.
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