Note de presse

Les jeunes parlementaires appellent à des mesures radicales contre la désaffection des jeunes


Gèneve, 28 mai 2015
Près de 190 jeunes parlementaires se sont réunis à Tokyo. ©Parlement du Japon, 2015

Lors d'une conférence majeure à laquelle ils étaient réunis à Tokyo, des jeunes parlementaires du monde entier ont appelé à adopter des politiques radicales pour mettre fin à la désaffection des jeunes et à leur radicalisation, et notamment à adopter de nouvelles politiques en matière d'éducation et des quotas pour l'accès à l'emploi.

Près de 190 jeunes parlementaires, dont 76 femmes, ont participé à la Conférence mondiale des jeunes parlementaires organisée conjointement par l'UIP et le Parlement du Japon, la Diète nationale. Ils ont fait une série de recommandations sur les moyens de répondre aux plus gros défis auxquels la jeunesse mondiale (3,5 milliards de personnes) devait faire face, à savoir le chômage, la discrimination et les conflits.

Durant les deux jours qu'à duré cette conférence – les 27 et 28 mai - les jeunes parlementaires ont affirmé leur conviction que malgré le désenchantement, l'apathie, le désintérêt pour la politique et l'agitation qu'elle affiche, la jeunesse mondiale aspire à des sociétés démocratiques, pacifiques et prospères, et qu'il est crucial de l'associer aux décisions.

Les jeunes parlementaires ont souligné la nécessité d'adopter un ensemble complet de mesures fondées sur les droits pour lutter contre la radicalisation : gratuité de l'enseignement et inclusion de programmes de lutte contre la violence et de gestion des conflits, lois pénalisant l'incitation à la haine, et implication des jeunes dans toutes les décisions portant sur la lutte anti-terroriste.

Ils ont en outre souhaité que soient adoptées des politiques contre la désaffection des jeunes, qui leur donnent notamment des possibilités ciblées de participer à des projets, des programmes et des campagnes à l'échelon local.

Sur un autre sujet essentiel – le chômage des jeunes – ils ont recommandé toute une gamme de mesures novatrices, au nombre desquelles les quotas, afin de contribuer à l'égalité des chances sur le marché de l'emploi. Ils ont souhaité que l'éducation soit plus adaptée aux besoins du marché, que l'on donne aux jeunes les moyens d'accéder au monde de l'entreprise, que les prêts soient plus facilement consentis aux jeunes entrepreneurs et que des mesures soient prises pour protéger les droits des jeunes travailleurs migrants et des jeunes qui travaillent pour la première fois.

Ils ont appelé les parlements à définir des politiques favorables à l'emploi, qui contribuent à créer des emplois de qualité pour les jeunes, et à demander des comptes aux gouvernements sur leur action en faveur de l'emploi des jeunes. Ils ont en outre appelé leurs pairs à plaider en faveur de politiques adaptées aux besoins de la jeunesse et leur ont recommandé de travailler dans un esprit de coopération, en s'affranchissant des clivages politiques, afin d'offrir ce qu'il y a de mieux aux jeunes.

Les jeunes parlementaires ont également souligné la nécessité de mettre en place des politiques sanitaires qui répondent aux besoins des adolescents, de favoriser l'accès des jeunes au sport et à l'art et de lutter contre la diffusion de messages de haine dans les médias et sur les médias sociaux. Ils ont insisté sur l’importance d'inclure des jeunes dans les missions de consolidation de la paix de l'ONU, de réduire les budgets militaires et de miser sur la participation des jeunes à cet effort de paix, afin de veiller à ce qu’ils œuvrent activement en faveur des solutions à apporter aux conflits au lieu d’être perçus comme y contribuant.

Pour ce qui est des changements climatiques et des Objectifs de développement durable, les jeunes parlementaires ont appelé l’UIP et les Nations Unies à ne pas ménager leurs efforts pour donner une dimension parlementaire aux initiatives mondiales destinées à construire des sociétés résilientes aux risques. Ils ont recommandé que ce travail s’appuie sur des instruments tels que le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, adopté en début d’année au Japon, ainsi que le Pacte mondial sur les changements climatiques, dont la signature doit intervenir à Paris en fin d’année.

Les jeunes parlementaires ont en outre demandé, comme ils l'avaient déjà fait auparavant, que soient prises des mesures de nature à renforcer la participation de la jeunesse à la vie politique formelle, notamment des quotas, l'alignement de l'âge requis pour se présenter aux élections législatives sur l'âge du droit de vote, ou encore que les jeunes soient associés aux décisions aux échelons local et national. 

La Conférence mondiale des jeunes parlementaires qui a lieu chaque année, offre aux jeunes parlementaires leur propre enceinte politique, dans laquelle ils peuvent définir des politiques et des mesures pour répondre aux difficultés auxquelles se heurte leur génération.

Cette conférence fait partie de l'action de l'UIP pour renforcer la participation des jeunes à la vie politique et aux décisions, une action qu'elle mène avec le Forum des jeunes parlementaires qu'elle a créé. Il s'agit d'un organe permanent, qui fédère les jeunes parlementaires du monde entier.

L'UIP pense qu'il est essentiel que les jeunes parlementaires participent pleinement au processus démocratique et qu'ils soient mieux représentés dans les parlements. D'après les chiffres qu'elle a publiés en 2014, seuls 1,7 % des parlementaires dans le monde auraient moins de 30 ans.

Enfin, cette conférence marquait le cinquième anniversaire d'une résolution de l'UIP sur la participation des jeunes au processus démocratique, qui renfermait nombre de recommandations concrètes destinées aux gouvernements, aux parlements, aux partis politiques et autres organismes concernés pour que les jeunes participent davantage à la politique telle qu'elle se pratique habituellement.


L’Union interparlementaire (UIP) est l'organisation mondiale des parlements nationaux. Elle œuvre à préserver la paix et elle impulse un changement démocratique positif par le dialogue politique et une action concrète.

Pour plus ample information, prière de contacter : Jean Milligan, Téléphone: +41 22 919 4189, Courriel: jm@ipu.org ou press@ipu.org