Retour à la page "Les femmes en politique" Les femmes politiques dans les médias


Distortion


L'Union interparlementaire se mobilise contre les stéréotypes sexistes car ils font obstacle au partenariat entre hommes et femmes qu'elle considère comme un moyen d'approfondir la démocratie. Aussi engage-t-elle les médias à prendre conscience de ces stéréotypes et à ne pas les perpétuer.

Cette position s'est exprimée dans nombre de résolutions et dans le Plan d'action pour remédier aux déséquilibres actuels dans la participation des hommes et des femmes à la vie politique" où l'on peut lire que les médias peuvent contribuer à inculquer dans le public la notion que la participation de la femme à la vie politique constitue un élément essentiel de la démocratie. Ils peuvent en outre être attentifs à éviter de projeter des clichés négatifs ou minimisants concernant la femme et sa volonté et ses capacités de participer à la vie politique et mettre l'accent sur l'importance du rôle assumé par la femme dans la vie économique et sociale et dans le processus de développement en général. Toute présentation stéréotypée de l'image de la femme par les médias devrait donc être proscrite par la loi.. De plus, le Plan d'action invite les médias à mieux faire connaître la contribution que les femmes ont apportée à la civilisation et à l'histoire humaines.

Immédiatement après la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, septembre 1995), les femmes parlementaires de l'Union ont décidé de s'intéresser à chacune de leurs futures réunions tenues à l'occasion des Conférences statutaires à l'un des domaines prioritaires définis dans la Déclaration et le Plan d'action de Beijing. Le premier domaine qu'elles ont examiné est celui de l'impact des médias sur la condition de la femme.

A deux reprises, en novembre 1989 puis en février 1997, l'Union interparlementaire a organisé des tables rondes sur l'image des femmes politiques dans les médias (la deuxième s'est tenue à la faveur de la Conférence sur le thème "Vers un partenariat entre hommes et femmes en politique" à New Delhi). Ces deux tables rondes ont réuni un nombre égal d'hommes et de femmes appartenant aux médias et à la politique. Dans les deux cas, la dynamique d'attirance-rejet qui a toujours existé entre les médias et les politiques et le fait que les uns comprennent mal les priorités et préoccupations des autres et réciproquement ont été des éléments sous-jacents des débats.

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EXTRAITS MARQUANTS DES DEBATS DE LA TABLE RONDE DE 1997

  • Les médias ont un impact toujours plus grand sur l'image des hommes et des femmes politiques. Mais au lieu d'être le simple reflet des schémas sociaux et culturels traditionnels, ils devraient se faire l'instrument du changement grâce en modifiant le regard qu'ils portent sur les femmes, ou plutôt sur les rapports entre les hommes et les femmes.
  • Il faut que les journalistes, du rédacteur en chef au reporter, du directeur à l'éditorialiste, réalisent que les sujets qui "vendent", ou réputés tels, sont souvent ceux qui perpétuent des attitudes sexistes allant à l'encontre du renforcement de la démocratie.
  • Dans un monde où le financement joue un rôle crucial en politique, une bonne couverture médiatique compense le manque de moyens financiers.
  • Les femmes politiques doivent s'efforcer de mieux comprendre les médias et apprendre à mieux faire passer leur message en se formant aux techniques des interviews et des conférences de presse, à l'élaboration des dossiers et communiqués de presse, etc.
  • Les femmes doivent être plus combatives dans la présentation de leurs idées et réalisations car les médias ont tendance à s'intéresser davantage à quiconque, homme ou femme, s'affirme et croit en la cause qu'il ou elle défend.
  • Les médias ont tendance à traiter les femmes politiques en objets et non en véritables protagonistes de la vie politique, ce qu'ils font rarement pour les hommes politiques.
  • Les médias ont tendance à moins s'intéresser aux femmes politiques qu'aux hommes politiques. Les journalistes devraient, lorsqu'ils couvrent un sujet, veiller à ne pas interviewer uniquement des hommes politiques.
  • Les médias sont moins réceptifs aux aspirations et aux réalisations des femmes politiques qu'à celles de leurs homologues masculins.
  • S'ils ont compris que l'intégration des femmes à la vie politique renforce la démocratie, les médias, dont le rôle dans le processus démocratique est toujours plus grand et plus important, devraient s'efforcer de faire passer ce message de tous les manières possibles.
  • Les gouvernements devraient réformer leurs politiques de communication afin de les rendre plus sensibles aux disparités qui subsistent entre les hommes et les femmes et de véhiculer une image plus juste des femmes politiques.


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