La
sécurité et le financement du développement au centre des discussions lors de la
réunion annuelle à New York
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Le Président de l’UIP, le sénateur Sergio Páez, a été reçu par le Secrétaire
général de l’ONU, M. Kofi Annan, au Siège de l’ONU à New York. |
Il y avait foule, le 27 octobre dernier, dans la salle du Conseil économique et
social, au Siège de l’ONU. Deux des questions les plus importantes de l’ordre du
jour mondial, la sécurité et le financement du développement, allaient être
discutées. C’était l’audition parlementaire, qui est chaque année l’occasion
d’échanges de vues entre les parlementaires présents à New York et de hauts
fonctionnaires des Nations Unies. L’affluence, cette année, a atteint un chiffre
record : 120 parlementaires, venus de quelque 40 pays, étaient réunis. Prévue au
début du Dialogue de haut niveau des Nations Unies sur le financement du
développement, la réunion avait également pour but de faciliter la participation
des parlementaires à ce Dialogue qui devait durer une semaine.
Les plus hautes personnalités des Nations Unies étaient présentes à la réunion :
le Secrétaire général de l'ONU a prononcé un discours d’introduction. Puis M.
Julian Robert Hunte, Président de la 58ème session de l’Assemblée générale,
sénateur de Sainte-Lucie, a prononcé le discours principal, consacré à la
réforme de l’ONU. M. Rubens Ricupero, Secrétaire général de la CNUCED, a parlé
longuement de l’avenir des négociations commerciales. D’autres personnes ont
présenté des exposés, notamment M. Pier Ferdinando Casini, Président de la
Chambre des députés italienne, qui a traité de la réforme de l’ONU, et M. Kobsak
Chutikul, membre de la Chambre des représentants de Thaïlande et du Comité de
pilotage post-Doha de l’UIP et du Parlement européen sur le commerce.
Rompant avec le modèle habituel, la réunion des parlementaires de cette année a
été remaniée pour permettre à des parlementaires de rejoindre à la tribune les
représentants de l’ONU et de faire des exposés. Mme Nancy Birdsall, Présidente
du Center for Global Development, y a pris place comme conférencière et
modératrice et a contribué à élucider cette question vaste et complexe qu’est le
développement mondial. Ces premiers changements annoncent une nouvelle formule
dans laquelle les débats seront plus spécifiques et les parlements placés
davantage sur un pied d’égalité avec l’ONU.
La
sécurité mondiale: bref résumé des débats
La réforme de l’ONU : Il ne faudra rien de moins qu’une
révision de la Charte des Nations Unies, prévoyant un renforcement
de l’Assemblée générale et un élargissement du Conseil de sécurité,
pour rendre l’ONU plus apte à relever les défis sécuritaires. Les
parlementaires peuvent et doivent jouer un rôle en faisant campagne
en faveur des réformes.
Le terrorisme : Il faut en combattre non seulement les
manifestations immédiates mais aussi les causes profondes : la
pauvreté, l’injustice, et le déni du droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Il y a des menaces latentes (le VIH/SIDA par exemple,
le manque d’eau) et des menaces directes. Il convient de s’attaquer
aux unes et aux autres avec la même détermination.
L’Iraq : Ce qu’il faut, c’est un gouvernement provisoire
comme en Afghanistan, qui mette fin à l’occupation et lance le
processus constitutionnel. Des élections pourraient avoir lieu peu
après l’adoption d’une nouvelle Constitution. Il faut du temps pour
préparer de nouvelles élections et cette période doit être gérée
avec soin.
Le Moyen-Orient : la feuille de route est-elle en sommeil
ou morte et enterrée ? Dans l’impasse actuelle, les nouvelles
initiatives lancées par des parlementaires et d’autres personnes
concernées (l’Initiative de Genève par exemple) sont complémentaires
de la feuille de route et peuvent contribuer à la relancer. |
Le
financement du développement :
quelques points forts
Consensus de Monterrey : sa mise en oeuvre dépendra de la
volonté politique et celle-ci doit être mobilisée à tous les
niveaux, du plus bas au plus haut, en particulier dans les pays
donateurs. Les gens n’accepteront jamais d’augmenter l’APD s’ils ne
comprennent pas quel en est l’enjeu et si les médias ne remplissent
pas leur fonction éducative. Une bonne gouvernance est une condition
indispensable. La corruption est une cause sérieuse d’inefficacité
économique que, dans chaque pays, le parlement doit s’efforcer
d’éliminer.
Pays en développement : leur pauvreté vient
essentiellement de ce qu’ils sont tributaires des produits de base
dont les cours sont en baisse. A long terme, leur essor économique
dépendra du passage à une production avec valeur ajoutée. Le régime
international du commerce, des investissements et des finances doit
concourir à cet essor.
Commerce : il est important d’envisager les négociations
commerciales dans une perspective à long terme : l’histoire montre
que la persévérance finit par payer. La tenue de la CNUCED au Brésil
en 2004 sera, pour les pays développés comme pour les pays en
développement, l’occasion de prendre un peu de recul par rapport à
la table des négociations et de porter un regard neuf sur les divers
problèmes commerciaux.
Mouvements de capitaux : au cours de la seule année
dernière, 200 milliards de dollars sont allés des pays pauvres vers
les pays riches, ce qui illustre l’étendue du problème concernant
les investissements étrangers et les transferts de capitaux, qui
devraient aller en principe des riches vers les pauvres. Les
transferts de capitaux devraient en effet servir à aider les
secteurs productifs des pays en développement. |
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