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N°34
JUILLET 2009

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de la Revue

Le Monde des Parliaments
Diplomatie parlementaire

La paix au Moyen-Orient ne peut pas être imposée de l'extérieur

Mme Elsa Papademetriou, Vice-présidente de l'UIP, a rencontré, le 6 mai 2009 à Chypre, M. Marios Garoyian, Président de la Chambre des Représentants de ce pays.Mme Elsa Papademetriou, Vice-présidente de l'Union interparlementaire mais également Vice-présidente du Parlement grec, s'est adressée à la Réunion internationale des Nations Unies en appui au processus de paix Israélo-palestinien organisée à Nicosie au mois de mai dernier.

L'UIP part du principe que les conflits doivent se résoudre par le dialogue. Comme partout ailleurs, la paix au Moyen-Orient ne peut être imposée de l'extérieur. « L'UIP est convaincue que les hommes et les femmes comme nous peuvent jouer un rôle important pour instaurer cette paix. Nous avons pour mandat de représenter les peuples, et les peuples veulent la paix et la justice » a affirmé la Vice-présidente de l'UIP.

Mme Papademetriou a évoqué la visite entreprise en mars dans la région par le Président de l'UIP, accompagné du Secrétaire général. A Gaza, les souffrances du peuple palestinien leur ont été exposées, particulièrement celles des milliers de femmes et d'enfants innocents, qui se sont une nouvelle fois trouvés sous la ligne de feu. Ils ont vu la destruction de ce qui donnait le sentiment d'être en grande partie des cibles civiles: des hôpitaux et des écoles en ruines, une zone industrielle entière réduite à l'état de métal tordu et de gravats, des ministères et autres institutions bombardées, des logements et immeubles rasés.

Mme Papademetriou a ajouté que le Président Gurirab aurait aimé se rendre en Israël pendant sa mission dans la région, afin de se faire une idée complète de la situation, ce qui n'a toutefois pas été possible en raison du fait que cette mission coïncidait avec les élections et la formation ultérieure d'un nouveau gouvernement en Israël.

Dans le rapport qu'il a présenté à la 120ème Assemblée de l'UIP en avril, le Président Gurirab a formulé un certain nombre de recommandations d'action parlementaire. « Il a souligné que nous devrions nous appuyer sur ce que nous avons en commun, ce qui nous unit, raison pour laquelle l'existence d'un parlement pleinement représentatif est si importante. C'est au Parlement que la politique et les projets de chaque pays doivent être soumis à l'examen et au contrôle de forces politiques représentant la société entière et que les accords nécessaires doivent être élaborés. Nous devrions donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir les efforts palestiniens de réconciliation et aussi apporter notre contribution en aidant le Parlement du peuple palestinien. »

La réconciliation nécessaire exige de s'entretenir avec tous ceux que le peuple palestinien considère comme ses représentants légitimes, élus au Parlement palestinien. C'est aux Palestiniens de régler leurs divergences, mais l'UIP et les autres peuvent aussi soutenir ces efforts en entretenant le dialogue avec toutes les parties pour oeuvrer en faveur de la paix et de la coopération.

L'UIP continuera l'important travail réalisé par son Comité des droits de l'homme des parlementaires, notamment les efforts entrepris pour résoudre les nombreux cas de parlementaires palestiniens emprisonnés par les autorités israéliennes. « Nous devrions commencer à nous préparer pour le jour où le peuple palestinien se rendra aux urnes pour élire un nouveau Parlement. L'UIP accompagnera le processus et est prête à offrir ses connaissances techniques et à envoyer des observateurs à ces élections lorsqu'elles auront lieu » a-t-elle ajouté. L'UIP et son Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient peuvent considérablement faciliter le dialogue entre les parlementaires israéliens et palestiniens. Un certain nombre de législateurs des deux parlements se sont engagés en faveur d'une solution négociée au conflit. En leur offrant un cadre dans lequel ils peuvent se rencontrer pour échanger leurs avis et mettre en commun leur expérience, des organisations telles que l'UIP peuvent apporter une contribution non négligeable à l'instauration de la paix dans la région.

La communauté internationale doit aussi faire preuve de davantage d'unité. Il est évident que plusieurs pays devront être consultés, y compris la République islamique d'Iran. « Là encore, nous somme convaincus que l'UIP peut aider à construire des ponts à l'échelon parlementaire. Nous l'avons déjà fait et nous pouvons le refaire ».

Nombreux sont ceux qui, au Moyen-Orient, en ont assez de la guerre et de la souffrance. Les plans tels que l'initiative de paix arabe et la feuille de route pour la paix au Moyen-Orient entérinée par le Quartet sont sur la table depuis un certain temps déjà. « C'est la volonté politique d'agir qui fait cruellement défaut et c'est là que nous, parlementaires, pouvons agir » a souligné la Vice-présidente de l'UIP.