Dans son sixième rapport, récemment publié, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU (GIEC) lance un cri d'alerte aux parlementaires du monde entier. Ce rapport, fruit de huit années d'efforts, qui se sont appuyés sur les travaux de centaines d'experts et de scientifiques, confirme que les êtres humains sont de toute évidence la cause des changements climatiques et, pire encore, que ces changements interviennent à un rythme encore plus rapide que prévu.
Les parlementaires, qui sont chargés de la législation, des budgets nationaux et du contrôle du gouvernement, sont les mieux placés pour prendre des mesures d'atténuation. L'UIP dispose des ressources requises pour les y aider.
Le pouvoir des parlementaires
Non seulement les parlements sont idéalement placés pour exercer un droit de regard sur les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre les changements climatiques, mais ils peuvent en outre exiger d'eux qu'ils rendent compte de leurs actes. De surcroît, les parlementaires font le lien entre les décisions prises à l'échelon mondial et leur mise en œuvre à l'échelon national. Par exemple, avant même les négociations sur les changements climatiques tenues à Paris en 2015, la législation nationale a contribué, en prouvant ce qu'il était d'ores et déjà possible de faire, à instaurer les conditions propices à la signature d'un accord international plus ambitieux.
L'UIP dispose de diverses ressources pour aider les parlementaires à lutter contre les changements climatiques.
Plan d'action parlementaire sur les changements climatiques
Publié en 2016, le Plan d'action parlementaire sur les changements climatiques met l'accent sur les mesures que les parlements nationaux peuvent prendre pour renforcer la réaction internationale aux changements climatiques.
Ce plan d'action a été conçu pour aider les parlements à mettre en œuvre les recommandations de l'Accord de Paris, afin de veiller à ce que les solutions législatives apportées aux changements climatiques soient appropriées sur le plan national, tout en respectant les objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Les nuances du vert : présentation du concept d’économie verte à l'intention des parlementaires
Publiée en 2019, cette courte note donne des conseils aux parlements désireux de s'associer à la transition vers une économie verte, indispensable pour résoudre les défis sans précédent en matière de durabilité auxquels le monde est désormais confronté. Elle contient une liste de mesures concrètes portant sur les trois piliers du développement durable, à savoir les piliers économique, social et environnemental.
Pour un après COVID-19 respectueux de l'environnement : note d’orientation à l’intention des parlementaires
Cette note d'orientation de 2020 souligne le rôle crucial des parlementaires pour garantir que les efforts de relance économique qui suivront la pandémie respectent les objectifs environnementaux et de développement et saisissent l'occasion de "reconstruire en mieux".
La note recommande aux parlementaires d'envisager certaines approches clés pour promouvoir une reprise verte et durable contribuant à la constitution d'économies plus résilientes et au respect des engagements internationaux pris par les pays dans le cadre de l'Accord de Paris et du Programme de développement durable à l'horizon 2030, ainsi qu'à consolider l'élan en faveur d'un cadre mondial pour la biodiversité post-2020 robuste.
En outre, elle propose des solutions permettant d'évoluer vers une économie verte inclusive. Une telle économie réduit, réutilise et recycle les biens. Elle investit dans les énergies renouvelables et les biens publics favorisant un usage communautaire. Par ailleurs, elle met en œuvre des politiques intégrant et garantissant tant l'utilisation équitable des ressources de la planète que la promotion des activités économiques préservant la biodiversité. Les politiques et les lois en faveur de l'économie verte sont essentielles pour assurer la transition vers des secteurs économiques qui seront, en dernière analyse, capables de constituer une économie résiliente. Ces politiques et ces lois peuvent notamment prévoir la fin des subventions aux énergies fossiles, la mise en œuvre du principe du pollueur-payeur, l'instauration d'un soutien aux emplois verts, ainsi que l'intégration de conditions environnementales dans les politiques de relance budgétaire.
Certains parlements nationaux ayant manifesté leur intérêt pour cette note d'orientation ont commencé à l'appliquer. Par exemple, les parlementaires des Seychelles s'en inspirent pour rédiger et amender la législation en faveur d'une reprise verte.
Il existe d'autres ressources importantes, par exemple le dossier thématique intitulé Global trends in climate change legislation and litigation: 2018 snapshot (Tendances mondiales en matière de législation et de litiges liés aux changements climatiques : aperçu de 2018), rédigé conjointement par l'UIP, la London School of Economics, l'Université de Leeds et la Columbia Law School dans le but d'analyser les tendances mondiales, et le Kit d'information de l'UIP à l'usage des parlementaires Réduction des risques de catastrophe : un instrument pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Ce kit, publié pour la première fois en 2010 et dont la révision est prévue cette année, constitue un guide pratique destiné à aider les parlementaires à réduire les risques de catastrophe, tout particulièrement lorsqu'ils sont compliqués par les changements climatiques.
En partenariat avec les parlements italien et britannique, l'UIP organise également des réunions parlementaires à Rome pour préparer la COP26 du mois de novembre et à Glasgow, en parallèle de la Conférence elle-même.