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Communiqués de presse

L'année électorale hors normes n'a pour l'instant apporté que peu d'avancées aux femmes parlementaires

mongolia

© Hector RETAMAL / AFP

Les huit premiers mois de 2024 n'ont vu que des progrès limités s'agissant de la représentation des femmes dans les parlements du monde, selon l'analyse provisoire de l'UIP pour le premier semestre.

Alors que près de la moitié de la population mondiale se sera rendue aux urnes en 2024, l'année a commencé avec de grands espoirs de voir la représentation des femmes augmenter à l'approche du trentième anniversaire, l'année prochaine, de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, un cadre politique mondial pour la réalisation de l'égalité entre les sexes adopté par 189 pays.

À l’issue de renouvellements parlementaires dans 37 chambres de 30 pays à la fin du mois d'août, la part mondiale des femmes parlementaires est passée à 27 %, soit une augmentation de seulement 0,1 point de pourcentage depuis le début de l'année.

À ce rythme, les progrès annuels seront vraisemblablement inférieurs à ceux des années précédentes, ce qui fait craindre une stagnation, voire une inversion des progrès accomplis.

Au cours de la dernière décennie, le taux de progression annuel moyen était de 0,6 point de pourcentage, mais il s'est contracté à 0,4 point de pourcentage en 2023 et 2022.

Constatations principales :

  • Seules 11 des 37 chambres renouvelées ont vu la représentation des femmes augmenter d'un point de pourcentage ou plus.
  • Dans un tiers des chambres, la proportion de femmes parlementaires a stagné, et dans un autre tiers, elle a diminué de plus d'un point.
  • Les chambres hautes ont enregistré de meilleurs résultats que les parlements monocaméraux et les chambres basses : les femmes occupent désormais 29,9 % des sièges dans les chambres hautes, contre 27,9 % dans les chambres uniques et les chambres basses après renouvellement.

Des exemples de succès :

  • Le Rwanda et le Mexique ont maintenu leurs proportions élevées de femmes parlementaires, la chambre basse du Rwanda ayant même enregistré une augmentation, passant de 61,3 % à 63,8 %. Les deux pays disposent de quotas de femmes bien définis par la loi. Le Rwanda est en tête du classement de l'UIP des femmes dans les parlements depuis de nombreuses années.
  • La République dominicaine a connu la plus forte progression parmi toutes les chambres renouvelées, avec une augmentation de 8 points de pourcentage du nombre de femmes parlementaires à la chambre basse, atteignant 36,8 %.
  • La Chambre des communes du Royaume-Uni a atteint pour la première fois la barre des 40 %, grâce aux progrès réalisés par le parti travailliste, qui a mis en place un quota de femmes volontaire.
  • La Mongolie a appliqué un quota de femmes plus strict, ce qui lui a permis de progresser de 7,3 points de pourcentage. Ce quota a imposé pour la première fois la parité hommes-femmes dans les listes proportionnelles et a fait passer le quota de candidats aux sièges majoritaires de 20 à 30 %.

Des régressions :

  • La chambre basse du Bhoutan a connu la plus forte diminution, avec une baisse de 13,1 points de pourcentage du nombre de femmes parlementaires.
  • Le Parlement des Tuvalu ne compte désormais aucune femme parlementaire, contre une auparavant, ce qui porte à trois le nombre total de chambres ne comptant aucune femme.
  • Des quotas bien conçus et ambitieux restent un facteur de réussite essentiel pour maintenir et augmenter la proportion de femmes parlementaires.
  • L'UIP publiera son analyse annuelle complète de la représentation des femmes au parlement au début de 2025, avec une édition spéciale pour marquer l'anniversaire de la Déclaration de Beijing. 

 

L’UIP est l’organisation mondiale des parlements nationaux. Elle a été fondée il y a plus de 130 ans pour encourager la coopération et le dialogue entre toutes les nations, en tant que première organisation politique multilatérale. Elle compte aujourd’hui 180 Parlements membres et 15 organismes parlementaires régionaux. Elle œuvre pour la démocratie et aide les parlements à se renforcer, se rajeunir, être plus écologiques, se rapprocher de la parité hommes-femmes et devenir des institutions plus innovantes. Elle défend aussi les droits de l’homme des parlementaires par le biais d’un comité spécialisé comprenant des parlementaires issus de toutes les régions du monde.

Pour obtenir de plus amples renseignements à propos de l’UIP, veuillez communiquer avec Thomas Fitzsimons en écrivant à [email protected]