Au cours d'une année marquée par des vagues de chaleur record, des inondations dévastatrices et des tempêtes intenses, alimentées par le réchauffement climatique, des parlementaires du monde entier se sont retrouvés les 16 et 17 novembre 2024 pour participer à la Réunion parlementaire à l'occasion de la COP29, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Bakou (Azerbaïdjan).
Organisée par l'UIP et la Milli Majlis, le Parlement d'Azerbaïdjan, la Réunion parlementaire a rassemblé plus de 300 parlementaires et experts d'une soixantaine de pays désireux de profiter des dernières données et des avancées scientifiques, et d'échanger des idées sur l'action parlementaire à mener pour faire face à l'urgence climatique.
Dans leur document final, les parlementaires sont convenus d’encourager les gouvernements à investir davantage dans « l'accélération de la transition vers les énergies propres, en particulier renouvelables, » ainsi que dans « les efforts de transition visant à passer progressivement des combustibles fossiles et des subventions inefficaces aux combustibles fossiles, à des systèmes énergétiques propres, d'une manière juste, ordonnée et équitable ».
Ils ont appelé les parlements du monde entier à soutenir leurs gouvernements dans la réduction des émissions de gaz autres que le CO2, en particulier le méthane, et à inclure des objectifs spécifiques à cet égard dans leurs engagements nationaux en matière de climat, appelés contributions déterminées au niveau national (CDN).
Le financement du climat étant une priorité de la COP29, les parlementaires ont souligné l'importance pour les pays développés de respecter leurs engagements financiers afin d'accroître le financement du climat pour les pays en développement et de transférer d'urgence le financement des pertes et préjudices aux pays vulnérables.
Le document incite également les parlements à exploiter le potentiel de l'intelligence artificielle, tout en limitant ses risques, pour lutter contre les changements climatiques.
Nouveaux outils pour les parlementaires
Lors de la réunion, l'UIP a présenté un nouveau guide, 10 mesures pour des engagements nationaux plus forts en faveur du climat, et un nouvel outil, Renforcer le contrôle parlementaire des engagements nationaux en faveur du climat, afin d'encourager les parlementaires à accroître leur contrôle des CDN.
Ces outils sont essentiels pour s'assurer que les pays respectent leurs obligations dans le cadre de l'Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
La date limite de 2025 pour la soumission des CDN approchant à grands pas, ces outils mettent l'accent sur la fenêtre d'opportunité critique qui s'offre aux parlements pour façonner l'avenir climatique de leur pays.
Citations
La Présidente du Parlement d'Azerbaïdjan, Sahiba Gafarova, a déclaré : « Les changements climatiques constituent le plus grand défi de l'humanité, qui dépasse toutes les frontières nationales et exige des efforts collectifs. Je suis extrêmement fière et heureuse de voir autant de parlementaires du monde entier se joindre à nous aujourd'hui. Cela témoigne de notre unité pour une cause commune, avec une forte implication dans le processus. Notre coopération parlementaire dans le partage de nos connaissances, de notre expertise et de nos bonnes pratiques prend une signification particulière et profite à tous. »
Le Secrétaire exécutif des Nations Unies pour les changements climatiques, Simon Stiell, a pour sa part affirmé : « Le nouvel objectif chiffré collectif relatif au financement de la lutte contre les changements climatiques constituera une force motrice essentielle pour les pays du monde entier, en particulier pour ceux qui ont le plus de mal à financer la lutte contre les changements climatiques. L'appui des parlementaires aux négociateurs peut être un puissant facteur de progrès et d'ambition. En outre, ils permettront d'agir au niveau national, dans chaque pays, à mesure que les gouvernements élaboreront de nouvelles CDN. Ce n'est pas un hasard si les parlements du monde entier disposent du pouvoir budgétaire. Sans ressources, la voix du peuple ne peut se faire entendre. »
La Présidente de l'UIP, Tulia Ackson, a déclaré : « Les parlementaires jouent un rôle crucial dans la résolution des problèmes climatiques urgents de notre époque. Leur responsabilité est immense et les décisions qu'ils prennent résonnent au-delà de ces murs et de nos institutions, façonnant notre avenir commun. »
Quant à lui, le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, a dit : « Tout au long de notre réunion, nous avons entendu que les parlementaires doivent non seulement plaider en faveur d'engagements climatiques ambitieux, mais aussi veiller à ce qu'ils se traduisent par des résultats mesurables et percutants. Nous ne pouvons pas nous permettre que ces engagements restent lettre morte. Le rôle des parlements est de veiller à ce que les gouvernements respectent leurs engagements et prennent des mesures décisives pour atteindre leurs objectifs en matière de climat. »