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Communiqués de presse

Un sondage mondial des parlementaires révèle un optimisme bien ancré malgré des inquiétudes croissantes concernant la démocratie

MPs

© UIP

À la veille de son 136e anniversaire et de la Journée internationale du parlementarisme, qui seront célébrés le 30 juin, l’Union interparlementaire (UIP) a publié les résultats de son enquête annuelle sur les perceptions des parlementaires.

Les résultats offrent un tableau complet des opinions, motivations et préoccupations des parlementaires du monde entier.

L’enquête, réalisée en ligne entre le 5 et le 13 juin 2025, a recueilli près de 800 réponses émanant de parlementaires et fonctionnaires parlementaires en exercice et anciens, ainsi que d’experts. Elle propose une analyse détaillée selon les régions, le genre, le statut et des indicateurs socioéconomiques clés.

Les changements climatiques, la guerre et la démocratie, principaux enjeux mondiaux

Comme en 2024, les personnes sondées ont désigné les changements climatiques, la guerre et les conflits armés, ainsi que l’affaiblissement des démocraties comme les trois enjeux mondiaux les plus urgents.

Les inégalités de revenus figurent également parmi les principales préoccupations au niveau national. Il est intéressant de constater que le nombre de sondés considérant que la démocratie est menacée a considérablement augmenté par rapport à 2024 (+7 points de pourcentage).

L’intelligence artificielle ainsi que la haine et les fausses informations en ligne ont également gagné en importance dans la perception des principaux enjeux mondiaux (respectivement +2 et +4 points de pourcentage par rapport à 2024).

L’optimisme reste de mise

En dépit de ces défis, l’optimisme demeure solide : 58 % des répondants se disent très optimistes ou plutôt optimistes quant à l’avenir de leur pays – un résultat presque identique à celui de 2024 –, tandis que plus de 50 % se déclarent optimistes quant à l’avenir du monde, soit une hausse de cinq points par rapport à l’année dernière. Les parlementaires en fonction se montrent plus optimistes que les anciens parlementaires. 

Les résultats de l’enquête révèlent une relation inverse entre l’optimisme exprimé et les indicateurs de développement national. En effet, les répondants de pays affichant un indice de développement humain (IDH) plus faible, un produit intérieur brut (PIB) par habitant plus bas et un coefficient de Gini plus élevé (indiquant des inégalités plus importantes) ont fait état d’un plus grand optimisme. Cette tendance est particulièrement marquée en Afrique subsaharienne et en Asie, ainsi que chez les hommes.

Déclin du sentiment de sécurité

Si la majorité des parlementaires et des fonctionnaires parlementaires déclarent se sentir très en sécurité ou plutôt en sécurité dans leur environnement de travail (62 % au total), ce chiffre est nettement inférieur à celui de l’année dernière (75 %). Les répondants des Amériques et de l’Afrique subsaharienne sont ceux qui se sentent le moins en sécurité au sein de leur parlement.

Les personnes ayant déjà siégé au parlement sont nombreuses à envisager de se représenter, l’environnement professionnel et la perception du public à l’égard des responsables politiques étant cités comme les facteurs les plus déterminants dans cette décision. 

Fait notable : une part significative des répondants qui se sentent très peu sûrs ont l’intention de briguer un nouveau mandat, ce qui souligne le sens du devoir et la résilience qui caractérisent les élus.

Différences régionales et liées au genre

Même si les réponses ont été dans l’ensemble cohérentes aux niveaux des régions, du genre et du statut, certaines différences marquées sont apparues :

Discrimination et violence fondées sur le genre : ce phénomène est une préoccupation majeure pour les femmes parlementaires, une perception qui n’est toutefois pas partagée par leurs homologues masculins.

Migration : les répondants en Amérique du Nord et en Europe ont classé la question migratoire parmi les enjeux pressants, davantage que ceux en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique.

Guerres commerciales : les parlementaires des principaux pays alliés des États-Unis (Australie, Canada, Irlande, Royaume-Uni) considèrent les guerres commerciales comme un sujet de préoccupation plus important que les répondants d’autres pays.

États-Unis d’Amérique : les répondants aux États-Unis d’Amérique ont été les seuls à placer l’affaiblissement des démocraties en tête de leurs préoccupations, soulignant ainsi les inquiétudes croissantes à l’égard des institutions démocratiques dans leur pays.

Satisfaction professionnelle

Quant à savoir s’ils recommanderaient à leurs enfants de faire carrière dans la politique, les répondants restent divisés, avec des pourcentages à peu près équivalents en faveur et contre, toutes catégories confondues. Les parlementaires actuels et anciens, ainsi que les répondants qui se déclarent optimistes et en sécurité, sont plus enclins à recommander une carrière politique. Parallèlement au fait que de nombreux répondants se sont dits disposés à briguer un nouveau mandat, cette tendance témoigne d’un niveau de satisfaction professionnelle globalement élevé parmi les élus.

Pour la première fois, le sondage a exploré les motivations qui poussent à exercer un mandat parlementaire. Les principaux moteurs évoqués sont le désir de participer à l’élaboration des lois et des politiques, ainsi que celui d’aider la collectivité ou les administrés, ce qui renforce la conclusion selon laquelle les parlementaires font preuve d’un engagement durable pour le service public.

À propos des données : nouvelles analyses socioéconomiques croisées

Les résultats du sondage 2025 de l’UIP sur les perceptions des parlementaires s’appuient sur près de 800 réponses, avec une répartition de 51 % d’hommes et 49 % de femmes.

L’échantillon était composé de 31 % de parlementaires en exercice et anciens, de 43 % de fonctionnaires parlementaires en exercice et anciens, et de 28 % de personnes identifiées sous l’appellation "autres".

La répartition par région est la suivante :

Amériques13 %
Asie14 %
Europe33 %
Moyen-Orient et Afrique du Nord8 %
Pacifique3 %
Afrique subsaharienne29 %

Le sondage de cette année a également intégré trois ensembles de données clés pour enrichir l’analyse : l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement, le coefficient de Gini (inégalités de revenus) et le PIB par habitant.

Ce sondage ne saurait être considéré comme exhaustif, dans la mesure où les réponses sont biaisées en faveur de certaines régions et catégories démographiques. Il offre toutefois un aperçu des tendances concernant les opinions et ressentis des parlementaires du monde entier à l’approche de la Journée internationale du parlementarisme de cette année.

 

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L’Union interparlementaire (UIP) est l’organisation mondiale des parlements. Lorsqu’elle a été fondée, en 1889, pour encourager la coopération et le dialogue entre toutes les nations, c’était la première organisation politique multilatérale à voir le jour. Elle compte aujourd’hui 181 Parlements membres et 14 organismes parlementaires régionaux. Elle œuvre pour la paix, la démocratie et le développement durable. Elle aide les parlements à se renforcer, se rajeunir, être plus écologiques, devenir des institutions plus innovantes et se rapprocher de la parité hommes-femmes. Elle défend aussi les droits de l’homme des parlementaires par l’intermédiaire d’un comité de parlementaires issus de toutes les régions du monde et dévoués à cette cause.

 

Pour plus d’information sur l’UIP, veuillez écrire à l’adresse : [email protected]