Skip to main content
Actualités en bref

Notre planète, notre santé, nos parlements

climate change

Le 7 avril marque la Journée mondiale de la santé, une journée qui est désormais porteuse d'un nouveau sentiment d'urgence avec la crise climatique. Presque toutes les retombées des changements climatiques se répercutent directement sur les vies humaines. Les changements climatiques constituent la plus grande menace sanitaire à l’échelle mondiale. Pour les parlementaires, il n'y a pas de temps à perdre. C'est maintenant qu'il faut agir. La santé de toute l’humanité en dépend.

La crise climatique a déjà des répercussions sur la santé aux quatre coins du monde. Des phénomènes météorologiques plus meurtriers, tels que des vagues de chaleur extrême, des tempêtes et des inondations, se produisent plus fréquemment. Les systèmes alimentaires sont perturbés. Les changements climatiques augmentent le risque de zoonoses (maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme) et d'autres maladies transmises par l'eau et la nourriture. Pire encore, les femmes et les personnes les plus vulnérables et les plus défavorisées du monde – les enfants, les minorités ethniques, les communautés pauvres et autres - sont les plus exposées à ces risques sanitaires.

L’action de l’UIP

Lors de la 144e Assemblée de l'UIP, qui s'est tenue récemment à Nusa Dua, en Indonésie, des parlementaires du monde entier représentant 110 parlements se sont réunis sous le thème Objectif zéro : mobiliser les parlements pour agir face aux changements climatiques. Au cours des cinq jours de l'événement, une centaine de parlementaires ont fait connaître l'expérience de leurs pays respectifs en matière de changements climatiques. De nombreux délégués ont décrit les effets délétères des changements climatiques sur la santé non pas comme des menaces futures mais comme des défis actuels.

L'Assemblée s'est conclue par l'adoption de la déclaration de Nusa Dua, dans laquelle des parlementaires du monde entier ont reconnu qu'il était urgent de s'attaquer à la crise climatique. Les parlements se sont engagés à encourager les investissements verts et les activités à faible émission de carbone dans le cadre des plans de relance après la pandémie de COVID-19. De telles actions permettront de réduire la pollution, de protéger la biodiversité et, par conséquent, de mener une vie plus saine et plus durable.

L’impact sur les soins de santé

La crise climatique menace de réduire à néant les cinquante dernières années de progrès en matière de santé dans le monde. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), elle met en péril bon nombre des déterminants sociaux de la santé, tels que les moyens de subsistance, l'égalité et l'accès aux soins de santé et aux structures de soutien social. En outre, la réalisation de la couverture sanitaire universelle (CSU) est gravement compromise, car la crise alourdit la charge de morbidité existante et renforce les obstacles à l'accès aux services de santé. Les personnes les plus pauvres n'étant pour la plupart pas assurées, les chocs sanitaires et les contraintes liées aux changements climatiques contribuent à faire basculer chaque année quelque 100 millions de personnes dans la pauvreté.

Et la santé mentale

On ne saurait trop insister sur les effets néfastes sur la santé mentale. De plus en plus d'études montrent que les phénomènes météorologiques extrêmes liés à l'évolution du climat nuisent à la santé mentale et révèlent qu'une proportion importante de la population est en proie à une forte anxiété.

L'une de ces études, publiée dans The Lancet en décembre 2021, a examiné les résultats d'une enquête menée auprès de 10 000 personnes âgées de 16 à 25 ans dans dix pays. Il s'agissait de la première enquête à grande échelle sur l'anxiété liée au climat chez les enfants et les jeunes dans le monde, et sur son rapport avec le sentiment que les gouvernements restent inactifs. Les réponses obtenues dans tous les pays ont montré que 59 % des répondants étaient très ou extrêmement inquiets et 84 % modérément inquiets, 66 % se sont dits tristes, 59,7 % se sentaient impuissants, 61,8 % étaient anxieux. Chose incroyable, 75,5 % ont dit que l'avenir leur faisait peur.

Pour les parlementaires, les sentiments des jeunes répondants donnent particulièrement à réfléchir : 63,8 % des jeunes ne sont pas convaincus que leurs propres gouvernements prennent leurs préoccupations au sérieux et 64,4 % estiment que les gouvernements ne font pas assez pour éviter une catastrophe climatique.

L'UIP se tient prête

Les changements climatiques et la dégradation de l'environnement remettent de plus en plus en question la capacité à nourrir, à approvisionner et à maintenir en bonne santé une population mondiale croissante. Afin de tirer les leçons de la pandémie de COVID-19 et de mieux préparer les parlementaires à la prochaine crise sanitaire, l'UIP et l'OMS ont publié conjointement un guide intitulé Renforcer la préparation aux situations d’urgence sanitaire : le Règlement sanitaire international (2005). Ce guide est un outil essentiel pour les parlementaires et les parlements en ce qui concerne le renforcement de la préparation aux situations d'urgence et la sécurité sanitaire.

Compte tenu des résultats des recherches sur la santé mentale susmentionnés, un engagement parlementaire soutenu doit être de plus en plus axé sur les jeunes. À cette fin, le Rapport parlementaire mondial 2022 de l'UIP propose une voie à suivre, en s'intéressant à la participation du public aux travaux parlementaires. Les informations, les conclusions et les recommandations contenues dans le rapport définissent une feuille de route pour permettre aux parlements et aux parlementaires de faire participer davantage le public, en collaboration avec la société, afin de mettre en place des parlements participatifs, inclusifs et réactifs.