Accueillie par le Parlement indonésien, la 144e Assemblée de l’UIP a réuni quelque 110 parlements nationaux autour du thème Objectif zéro : mobiliser les parlements pour agir face aux changements climatiques.
Dans le cadre de cette Assemblée – l’une des premières grandes manifestations à se dérouler en présentiel dans cette partie du monde depuis le début de la pandémie de COVID-19 – l’UIP et le Parlement indonésien ont réussi à rassembler des centaines de parlementaires, venus des quatre coins de la planète, parmi lesquels 30 présidents de parlement. Les stricts protocoles sanitaires mis en place ont garanti les bonnes conditions de sécurité des réunions.
Près de 39 % des parlementaires participant à l’événement étaient des femmes, un chiffre qui se rapproche du record absolu enregistré lors des Assemblées de l’UIP, tandis que 27 % avaient moins de 45 ans, ce qui constitue un record absolu pour ce type de manifestation. Ce dernier chiffre est le signe de l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes parlementaires, une tendance encouragée par des initiatives de l’UIP telle la campagne “Oui à plus de jeunes au parlement !”.
À la suite de l'adoption par consensus de la résolution émanant d'un point d'urgence sur la guerre en Ukraine, l'Assemblée a également examiné les points suivants.
L’urgence climatique
L’Assemblée s’est conclue avec l’adoption de la Déclaration de Nusa Dua, dans laquelle les parlementaires du monde entier reconnaissent la nécessité de prendre des mesures d’urgence face à la crise climatique. La déclaration souligne les mesures à prendre par les parlements au niveau national pour respecter l’Accord de Paris, notamment en accélérant la transition vers les énergies propres, en veillant à l’inclusion des groupes marginalisés de la société et en promouvant la coopération autour de solutions climatiques conjointes.
Comme l’indique le Président de l’UIP, Duarte Pacheco, "Nous devons agir sans attendre. Le temps presse. Des scientifiques et des chercheurs du monde entier ont recueilli des données sur ce qui a été qualifié de recueil de la souffrance humaine et d’accusation accablante envers l’échec des dirigeants dans la lutte contre les changements climatiques. La 144e Assemblée doit mobiliser chacun et chacune d’entre nous. Nous devons montrer l’exemple et prendre des mesures fortes avant qu’il ne soit trop tard. Chers collègues, ne décevons pas nos citoyens et la jeune génération qui nous ont accordé leur confiance.”
Mme Puan Maharani, Présidente de la Chambre des représentants de l'Indonésie, déclare quant à elle : “Les engagements internationaux n’ont aucune valeur s’ils ne sont pas mis en œuvre à l’échelle nationale. Les parlements doivent élaborer des instruments juridiques et un budget adéquat au niveau national, et contrôler les différents engagements internationaux. Les parlements doivent encourager la réduction des émissions, renforcer les efforts d’adaptation et concrétiser les promesses de financement formulées en faveur des pays en développement.”
Au cours des débats, les Membres de l’UIP ont exposé les progrès enregistrés dans leurs pays respectifs en matière de changements climatiques ainsi que les mesures prises pour accélérer la décarbonation. Ils ont entendu le témoignage de M. Samuelu Penitala Teo, Président du Parlement de Tuvalu, pays déjà profondément touché par l’élévation du niveau des mers et la modification des régimes climatiques.
Processus de paix
Dans le contexte de la guerre en cours en Ukraine, l’Assemblée a adopté une résolution historique intitulée Repenser et redéfinir les procédés d’élaboration des processus de paix en vue de favoriser une paix durable.
Cette résolution appelle les parlements à veiller à ce que les processus de résolution soient aussi inclusifs possibles, tiennent compte des positions de toutes les parties et intègrent la contribution des femmes et des jeunes.
Elle souligne la nécessité de mise en place, par les parlementaires, de mécanismes garantissant que toutes les personnes touchées par un conflit, notamment les plus vulnérables, ont la possibilité d’enregistrer leurs doléances, que les responsables sont tenus de répondre de leurs actes et que les victimes obtiennent justice.
L’Assemblée a également entendu le Secrétaire exécutif de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, Robert Floyd.
Dans le contexte actuel de grande crainte quant à la sécurité, Robert Floyd a plaidé en faveur d’une adhésion universelle à ce traité afin de réduire la menace que font peser les essais et les armes nucléaires.
À ce jour, le traité – qui n’est pas encore entré en vigueur – a été signé par 185 pays et ratifié par 170 parlements. Son entrée en vigueur est subordonnée à la ratification de l’ensemble des 44 pays figurant à son Annexe 2. Huit d’entre eux font encore défaut.
De nouveaux outils pour les parlementaires
L’Assemblée a également adopté une résolution intitulée Tirer parti des technologies de l'information et de la communication en tant que catalyseur pour le secteur de l'éducation, notamment en période de pandémie.
Cette résolution vise à tirer parti des expériences d’apprentissage à distance, notamment menées pendant la période de pandémie de COVID-19 et à élargir l’accès à l’éducation. Elle porte sur la maîtrise des technologies de l’information et de la communication, les besoins des enseignants et la question de l’infrastructure. Elle se préoccupe en particulier des moyens dont disposent les parlements pour promouvoir une éducation plus inclusive par le biais de leurs fonctions législatives et budgétaires.
L’Assemblée a donné lieu au lancement de deux nouvelles publications de l’UIP à l’intention des parlementaires :
- le troisième Rapport parlementaire mondial, publié en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement : fruit de deux années de recherche approfondie, ce rapport étudie la façon dont les parlements peuvent associer leur électorat aux activités parlementaires ;
- un nouveau guide de l’UIP à l’intention des parlementaires, publié en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé et intitulé Renforcer la préparation aux situations d’urgence sanitaire : le Règlement sanitaire international, qui constituera un outil essentiel au service des parlements désireux d’intensifier les efforts des parlementaires et des parlements dans le domaine de la préparation aux situations d’urgence et de la sécurité sanitaire.
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L’Union interparlementaire (UIP) est l’organisation mondiale des parlements nationaux. Lorsqu’elle a été fondée il y a maintenant plus de 130 ans pour encourager la coopération et le dialogue entre toutes les nations, c’était la première organisation politique multilatérale à voir le jour. Elle compte aujourd’hui 178 Parlements membres et 14 organismes parlementaires régionaux. Elle œuvre pour la démocratie et aide les parlements à se renforcer, se rajeunir, se rapprocher de la parité hommes-femmes et à représenter la population dans toute sa diversité. Elle défend aussi les droits de l’homme des parlementaires par le biais d’un comité de parlementaires issus de toutes les régions du monde et dévoués à cette cause. Deux fois par an, elle convoque des centaines de délégués parlementaires et partenaires à une assemblée mondiale afin d’apporter une dimension parlementaire à la gouvernance mondiale et notamment aux travaux de l’ONU, ainsi qu’à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
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