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Communiqués de presse

Sexisme, harcèlement et violence à l’encontre des femmes parlementaires : des pratiques largement répandues

/Zapatos Rojos/ (chaussures rouges) est un projet artistique public qui vise 
à dénoncer la violence à l'égard des femmes. Photo de Lanpernas 
Laupuntozero [1].


[1] https://www.flickr.com/photos/lanpernas2/22546095589/

Zapatos Rojos (chaussures rouges) est un projet artistique public qui vise à dénoncer la violence à l'égard des femmes. Photo de Lanpernas Laupuntozero.

Une nouvelle étude menée par l’Union interparlementaire (UIP) révèle que le sexisme, le harcèlement et la violence contre les femmes parlementaires sont des problèmes mondiaux qui entravent l’égalité des sexes et sapent les fondements de la démocratie.

Basée sur des entretiens approfondis menés auprès de 55 femmes parlementaires de 39 pays dans cinq régions du monde, l’étude fait état d’un niveau inquiétant de violences psychologiques, sexuelles et physiques.

"Bien que le panel de femmes parlementaires interrogées soit réduit, il apparaît clairement que le problème est beaucoup plus répandu et passé sous silence que ce que nous pouvions imaginer. Les parlementaires se doivent de prendre ouvertement parti contre le sexisme et le harcèlement en affirmant haut et fort que de telles pratiques ne sauraient être tolérées au prétexte qu’il s’agit du prix à payer pour permettre aux femmes de participer à la vie politique", a déclaré le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong.

D’après l’étude, 81,8 % des femmes parlementaires interrogées déclarent avoir subi une forme de violence psychologique et 44 % d’entre elles indiquent avoir reçu des menaces de mort, de viol, de coups ou d’enlèvement au cours de leur mandat parlementaire, y compris des menaces d’enlèvement ou d’assassinat de leurs enfants.

Comme en témoigne une parlementaire européenne, c’est avant tout sur les médias sociaux que la violence psychologique s’exerce : "Une fois, j’ai reçu sur Twitter plus de 500 menaces de viol en quatre jours." Et une autre parlementaire, asiatique, d’ajouter : "Certaines personnes m’envoient des informations sur mon fils – son âge, l’école qu’il fréquente, sa classe, etc. – en menaçant de l’enlever."

Les insultes sexistes sont également fréquentes : 65,5 % des parlementaires interrogées indiquent avoir fait l’objet de propos humiliants à plusieurs reprises au cours de leur mandat. Le harcèlement sexuel est décrit comme une "pratique courante" : 20 % des femmes interrogées déclarent avoir été victimes de ce type de pratique au cours de leur mandat, tandis que 7,3 % racontent avoir eu affaire à des personnes qui voulaient les obliger à avoir des rapports sexuels.

La violence physique est elle aussi répandue : 20 % des parlementaires interrogées indiquent avoir déjà été giflées, poussées, frappées ou visées par un objet qui aurait pu les blesser, et 12,7 % précisent que des personnes les ont menacées d’utiliser ou ont utilisé une arme à feu, un couteau ou un autre arme contre elles.

Les femmes parlementaires expliquent que la condescendance et le sexisme quotidiens se manifestent par des gestes ou des bruits inappropriés. Une parlementaire européenne raconte : "Si une femme parle fort au Parlement, on lui fait signe de baisser d‘un ton [...]. Mais cela ne se produit jamais lorsque c’est un homme."

L’étude de l’UIP appelle les parlements à définir et à appliquer des politiques et mécanismes solides pour empêcher de tels comportements. "S’ils veulent s’ériger en exemple et faire cesser les discriminations et la violence envers les femmes dans tous les domaines de la vie, les parlements doivent déjà mettre de l’ordre dans leurs propres affaires. Il en va de l’efficacité des parlements, des progrès vers l’égalité hommes-femmes et de la vitalité de la démocratie elle-même", a déclaré M. Chungong.

Dans son rapport, l’UIP conclut que ce phénomène mondial empêche les femmes parlementaires d’effectuer leur travail librement et en toute sécurité. Les chiffres montrent clairement la résilience de ces femmes : 80 % de celles qui ont été victimes de violences sexistes soulignent que ces actes n’ébranlent pas leur détermination à remplir leur mandat parlementaire et ne les dissuaderont pas d’en briguer un nouveau.

Le rapport souligne que des solutions existent ou peuvent être trouvées, mais que la première étape consiste à reconnaître l’existence du problème en le nommant et en brisant le silence qui l’entoure. Il appelle les parlementaires, hommes et femmes, à dénoncer ces agissements et à rejeter la violence sexiste où qu’elle se produise.

Demandes d’interviews : Martin Chungong et Brigitte Filion seront disponibles pour des interviews (anglais et français) les mardi 25 octobre et mercredi 26 octobre de 9 h 30 à 10 h 30 (heure de Genève).

PDF de la publication : Sexisme, harcèlement et violence à l’encontre des femmes parlementaires

Pour plus ample information, prière de contacter Mme Jean Milligan, tél. : +41 22 919 41 89/+41 76.596.45.91 – courriel : [email protected]