La planète se réchauffe et ce, rapidement. Selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'organe des Nations Unies chargé d'évaluer les données scientifiques relatives aux changements climatiques, "pour limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, il faut procéder à des réductions profondes, rapides et durables des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs. Les émissions devraient déjà diminuer et devront être réduites de près de la moitié d'ici 2030 si l'on veut limiter le réchauffement à 1,5 °C."
Les parlements et leurs membres peuvent montrer la voie à bien des égards. Dans un premier temps, ils peuvent décarboner leur espace de travail en mettant en pratique les 10 actions de l'UIP pour des parlements plus écologiques (et pour les personnes qui y travaillent). Voici trois étapes pour commencer :
- Fixer des objectifs clairs de zéro émission nette
Pour atteindre un objectif climatique quel qu'il soit, il faut fixer et réaliser des objectifs concrets, limités dans le temps et mesurables. L'adoption d'une stratégie de développement durable fondée sur de tels objectifs est la clé du succès.
Pour que les objectifs de zéro émission nette deviennent réalité, l'UIP recommande qu'un groupe de travail interne effectue ce qui suit : mesurer les progrès grâce à un système de suivi ; mener des audits annuels de durabilité et communique leurs résultats aux parlementaires ; évaluer régulièrement les vulnérabilités climatiques potentielles ; et cibler les domaines qui nécessitent un renforcement de la résilience pour résister aux menaces climatiques – tout cela afin d'assurer une amélioration continue.
Pour que la transformation en un parlement vert devienne un objectif institutionnel, celui-ci doit être exprimé officiellement sous la forme d'une déclaration politique. En Israël, le message donné par les anciens et actuels présidents du Parlement a permis d'institutionnaliser l'action climatique en tant que question culturelle, selon le parlementaire Avi Dichter.
- Efficacité des bâtiments
Les parlements qui cherchent à atteindre zéro émission nette devraient commencer par le bâtiment parlementaire lui-même. Selon l'Agence internationale de l'énergie, en 2021, l'exploitation des bâtiments représentait 27 % des émissions mondiales du secteur de l'énergie.
Même si de nombreux parlements dans le monde sont établis dans des bâtiments anciens qui ne sont pas nécessairement efficaces sur le plan énergétique, il est possible de prendre des mesures pour réduire les émissions de carbone.
Il s'agit notamment de remplacer la technologie des combustibles fossiles par des alternatives d'énergie renouvelable, de fixer de nouvelles normes de zéro émission nette pour le bâtiment, de mesurer la production de déchets et de mettre en place des systèmes de recyclage efficaces.
Par exemple, selon le parlementaire Sasmit Patra, le Parlement indien s'est engagé à récolter l'eau de pluie et à utiliser l'énergie solaire pour améliorer l'efficacité. La Knesset israélienne utilise des capteurs de mouvement pour économiser l'énergie en matière de climatisation et d'électricité lorsque les parlementaires quittent les lieux, ainsi que des panneaux solaires montés sur le toit pour tirer parti des conditions climatiques du pays pour le bien du parlement.
- Aller plus loin pour voyager en respectant l'environnement
Les parlementaires sont souvent amenés à se déplacer pour leur travail, ce qui peut être une source importante d'émissions de gaz à effet de serre. Pour décarboner les transports parlementaires, les parlements peuvent investir dans une flotte de véhicules à zéro émission, limiter les voyages en avion et en train non essentiels, et adopter des modes de travail hybrides pour réduire les trajets domicile-travail lorsque c'est possible. De nombreux parlementaires néo-zélandais conduisent des véhicules 100 % électriques, selon le parlementaire Scott Simpson, et le parlement des Émirats arabes unis utilise désormais un certain nombre de véhicules électriques et hybrides, selon la parlementaire Meera Al Suwaidi.
L'action climatique : c'est l'affaire de tous
La nouvelle campagne de l'UIP, Parlements pour la planète, vise à mobiliser les parlements pour qu'ils agissent face à l'urgence climatique. Les parlementaires du monde entier peuvent agir pour réduire l'empreinte carbone de leur parlement en changeant leur comportement quotidien, en améliorant l'efficacité énergétique des bâtiments dans lesquels ils travaillent et en réduisant les émissions de carbone générées par leurs déplacements professionnels.
Ainsi, les parlementaires peuvent démontrer leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques et inciter d'autres personnes à agir.
Racontez-nous ce que votre parlement fait pour la planète.
