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Manuel Cepeda Vargas faisait partie de la douzaine de parlementaires 
assassinés durant une période sanglante de l’histoire de la Colombie. 
Photo reproduite avec l’autorisation de la famille Cepeda

Manuel Cepeda Vargas faisait partie de la douzaine de parlementaires assassinés durant une période sanglante de l’histoire de la Colombie. Photo reproduite avec l’autorisation de la famille Cepeda

Le parlementaire colombien Manuel Cepeda Vargas a été abattu dans la capitale Bogotá, lors d'une agression que la justice a par la suite imputée à l'Etat. Les cerveaux de ce crime, qui s'inscrit dans une série de meurtres politiques commis durant l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la Colombie, n'ont pas été traduits en justice.

Manuel Cepeda Vargas a été abattu dans les rues de Bogota, la capitale colombienne, en 1994. Il avait 64 ans.

La Colombie était en pleine guerre civile, victime de milliers de meurtres et d'enlèvements commis tant par les révolutionnaires de gauche que par les paramilitaires de droite,  ou encore par des membres de l'armée ou des agents de l'Etat.

L'Union patriotique de Manuel Cepeda Vargas a fait l'objet d'une cabale orchestrée par des groupes paramilitaires de droite, parfois même avec la complicité et le concours matériel de membres de l'armée ou d'autres branches de l'Etat, qui lui reprochaient ses liens avec les révolutionnaires des FARC.

Environ 3 000 membres de l'Union patriotique auraient ainsi été tués, dont une douzaine de parlementaires. Dans la plupart des cas, il n'a pas été possible d'établir le rôle d'officiers de l'armée en exercice ou d'autres dignitaires, et les autorités essayent de faire porter le chapeau aux narcotrafiquants.

Toutefois, dans l'affaire Cepeda, les liens avec l'Etat sont avérés. Deux officiers de l'armée ont été reconnus coupables de son meurtre. En 2010, la Cour interaméricaine des droits de l'homme a confirmé la responsabilité de l'Etat – d'une part en raison des actes commis par des officiers de l'armée et, d'autre part, parce que la Colombie avait manqué à son devoir de protection envers la victime. La Cour a par ailleurs demandé une poursuite de l'enquête afin que la lumière puisse être faite dans son entier sur l'implication de l'Etat.

Conformément à l'arrêt de la Cour, en 2011, les autorités colombiennes ont organisé au Congrès national une cérémonie à la mémoire de Manuel Cepeda Vargas. Lors de cette manifestation à laquelle ont assisté de hauts représentants de l'Etat et des parlementaires de l'ensemble de la classe politique, le ministre de l'Intérieur et de la justice a rendu hommage à Manuel Cepeda, il a reconnu la responsabilité de l'Etat dans ce meurtre et a demandé pardon en son nom.

Le fils de Manuel Cepeda, Iván, est lui aussi entré en politique. Il est lui aussi parlementaire et militant des droits de l'homme.