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Joseph Pararajasingham est l'un des parlementaires tamouls dont le meurtre 
n'a pas été élucidé.  Photo publiée avec l'autorisation des ayants 
droit.   

Joseph Pararajasingham est l'un des parlementaires tamouls dont le meurtre n'a pas été élucidé.  Photo publiée avec l'autorisation des ayants droit.   

Joseph Pararajasingham, parlementaire sri-lankais, a été assassiné dans une cathédrale pendant la messe de Noël en 2005.  Il était l'une des figures de proue du mouvement pour la défense des droits de la minorité tamoule et l'on craint que son meurtre n'ait été perpétré avec la complicité des forces de sécurité, policières et militaires.

Défenseur des droits de l'homme, Joseph Pararajasingham venait de communier à la messe de minuit, la veille de Noël 2005, lorsqu'il a été abattu. Il avait 71 ans.

Sa femme a été grièvement blessée mais a survécu. Parmi les 300 paroissiens de Batticaloa qui assistaient à la messe dans la cathédrale de leur ville, plusieurs autres personnes ont été blessées.

Il est probable qu'il ait été tué par une faction dissidente des rebelles, les Tigres tamouls, qui, selon certains défenseurs des droits de l'homme, agissait avec la complicité de l'armée sri-lankaise, ce que le gouvernement dément vigoureusement.

Personne n'a été traduit en justice. Deux suspects ont été placés en détention puis libérés faute de preuves. Malgré l'assistance nombreuse, il n'y a pas de témoin oculaire, ce qui laisse à penser que de nombreuses personnes qui ont assisté au meurtre ont peur de se manifester à la police.

De l'avis de sympathisants de Joseph Pararajasingham, les tueurs ont dû être informés de ses allées et venues. Ils disent que seuls ses gardes du corps connaissaient son intention d'assister à l'office religieux et le couple n'était revenu en ville que le jour même.

Des esprits critiques se demandent aussi comment les tueurs ont pu pénétrer dans une zone hautement sécurisée et en sortir sans encombre.

Poète et ancien journaliste, Joseph Pararajasingham était l'une des figures de proue du mouvement pour la défense des droits des Tamouls, minoritaires dans un pays à majorité cinghalaise. Il était membre d'un parti modéré, l'Alliance nationale tamoule. 

Au moment du meurtre, son parti passait généralement pour le porte-parole officieux des Tigres tamouls, groupe rebelle interdit, dans les démarches tentées pour faciliter l'aboutissement des pourparlers avec le gouvernement. Certains organismes de défense des droits de l'homme croient que la faction dissidente, le groupe Karuna, collaborait avec l'armée sri-lankaise parce que tous deux voulaient écraser les Tigres tamouls et tous ceux qui, à leurs yeux, étaient en relation avec eux. Le gouvernement et l'armée rejettent cette hypothèse.

Les Tigres tamouls, ou LTTE, ont essuyé une défaite militaire en 2009 dans l'opération gouvernementale qui a fait de nombreux morts parmi les civils et qui, pour cette raison, a été vivement critiquée pour ses atteintes aux droits de l'homme. Les Tigres ont été eux aussi accusés de graves violations des droits de l'homme.  

L'UIP a été consternée par la mort de Joseph Pararajasingham et déplore que l'on n'ait jamais trouvé ses assassins. En raison du lieu du meurtre, elle craint que celui-ci n'ait été commis avec la complicité des forces de sécurité, policières et militaires. 

Elle croit que l'absence de témoin oculaire tient au fait que de nombreuses personnes craignaient de se mettre en danger en aidant les enquêteurs.

L'UIP déplore le meurtre de deux autres parlementaires de l'Alliance nationale tamoule - Kiddinan Sivanesan et Nadarajah Raviraj – et une tentative d'assassinat sur un troisième. 

L'UIP a dans le passé envoyé une délégation à Sri Lanka pour réclamer des réponses.