Objectif 7 2020

Mobiliser les parlements en faveur du programme mondial de développement

Chiffre-clé :
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Le rapport de l’UIP et du PNUD intitulée Les ODD à l’usage des parlements – outil d’auto-évaluation, est traduit en 13 langues, ce qui fait que c’est la publication de l’UIP traduite dans le plus grand nombre de langues.

D’après les dernières données de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, au vu du rythme de progression actuel, il est probable que le continent n’atteigne que l’ODD 171. Malgré les revers (encore aggravés par la pandémie), des avancées restent possibles. Toutes les parties prenantes, dont les parlements, peuvent contribuer à accélérer le mouvement. En 2020, l’UIP a continué à aider les parlements à faire en sorte que les ODD aient des retombées concrètes dans la vie des citoyens.

 

 
Une mère et son enfant transportant du riz dans un village de la province centrale de Sulawesi (Indonésie). © Basri Marzuki NurPhoto / AFP

Outils planétaires et plaidoyer pour un impact local

La crise de la COVID-19 présente à la fois des défis et des opportunités. L’UIP a travaillPolicyé avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à la rédaction d’une note d’orientation à l’intention des parlementaires sur le respect de l’environnement dans la relance après la crise de la COVID-19. Cette note propose aux parlements de multiples pistes d’action pour favoriser la relance nationale après la crise. Ces suggestions, si elles sont mises en oeuvre, aideront les pays à respecter les engagements de l’Accord de Paris, à atteindre les Objectifs de développement durable du Programme 2030, et à créer des emplois. L’UIP a demandé aux parlements de partager leurs expériences et les leçons qu’ils en ont tiré pour faciliter une relance verte.

Priorité au développement malgré la pandémie

Divers événements, souvent organisés en partenariat, ont contribué à renforcer les capacités des parlements pour mieux appliquer l’Accord de Paris, se préparer aux situations d’urgence, gérer les risques de catastrophe et oeuvrer à la réalisation des ODD. En 2020, plus de 1 400 parlementaires ont participé à ces manifestations, un record depuis la mise en place de ce type de réunions. 

Au niveau régional, l’UIP a travaillé avec les commissions économiques des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique, pour l’Afrique et les régions arabes. Le but était de mobiliser les parlements à l’appui d’échanges d’idées et du renforcement de leurs capacités de réalisation des ODD. Les participants aux ateliers, parlementaires et personnels parlementaires, représentaient plus de 46 pays. Certains ateliers ont abordé le rôle des parlements de pays montagneux pour atténuer les effets des changements climatiques. L’UIP a aussi travaillé en collaboration avec le Forum de la vulnérabilité climatique (CVF) et le Centre mondial pour l’adaptation, en Climateparticulier pour l’organisation de la réunion inaugurale de CVF à l’intention des parlementaires. Cet événement portait sur le rôle des parlements dans les 48 pays les plus menacés par les changements climatiques, parmi lesquels figurent de nombreux Petits états insulaires en développement (PEID). L’UIP prête depuis de nombreuses années une attention particulière aux besoins et vulnérabilités des petits pays, à l’instar des PEID, et ceux-ci ont présenté un certain nombre de déclarations politiques par le biais de l’UIP. 

S’agissant de l’appui apporté aux parlements dans le domaine des changements climatiques, l’UIP a signé un protocole d’accord avec le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et l’accord avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a été renouvelé. 

La coopération avec l’Organisation mondiale de la Santé s’est poursuivie, l’UIP s’efforçant de sensibiliser les parlements à la question de la COVID et de leur apporter des informations au fil de l’évolution de la pandémie. Une attention spéciale a été apportée aux besoins des populations particulièrement vulnérables aux effets de la pandémie de COVID-19 (femmes, enfants et adolescents) et aux moyens dont disposent les parlements pour parer à ces vulnérabilités. Le mariage des enfants, en tant que conséquence courante de la pauvreté, a constitué un axe important de la coopération avec l’OMS.

Suivi des engagements

La résolution de l’UIP de 2019 sur la couverture sanitaire universelle a fourni aux parlementaires l’occasion de renouveler leur engagement en 2020 et de débattre de la façon dont les systèmes de santé peuvent protéger les populations en période d’urgence. Un rapport, dont la publication est prévue en 2021, dressera un premier bilan de mise en oeuvre de la résolution de 2019. Les populations marginalisées et vulnérables sont celles qui souffrent le plus en temps de crise. Au cours de la pandémie de COVID-19, la Présidente de l’UIP s’est engagée aux côtés du mouvement Toutes les femmes, tous les enfants pour attirer l’attention sur cet aspect.

Au niveau régional, l’UIP a aidé les parlements d’Asie du Sud à assurer un suivi de la mise en oeuvre de la Déclaration de Malé sur la réalisation des ODD, adoptée au Sommet de 2019 des présidents de parlement d’Asie du Sud. Les parlements de cette région ont fait des progrès notables en lien avec les ODD, en particulier l’ODD 5 sur l’égalité des sexes. Plus d’une vingtaine de lois ont été votées dans ces parlements, portant notamment sur les aspects suivants : congé et allocation de maternité, sièges parlementaires pour les femmes, droits de propriété des femmes, protection des femmes contre le harcèlement sur le lieu de travail.

Une étude menée par l’UIP en 2020 montre que 58 pour cent des parlements ont transmis à l’ONU des rapports d’avancement de la mise en oeuvre des ODD dans le cadredes examens nationaux volontaires. Ce chiffre marque une augmentation notable par rapport aux 38 pour cent constatés en 2019, mais signale aussi qu’il convient de redoubler d’efforts pour que les parlements s’impliquent pleinement dans ce processus.

 « Une excellente session... Il faudrait que tous les chefs d’État participent à des séances de ce type pour que des soins de santé de meilleure qualité puissent être donnés aux personnes qui en ont le plus besoin. »

M. Dineshwar Nand Jaiprashad
parlementaire du Guyana, à propos du webinaire
Couverture sanitaire universelle à l’ère de la COVID-19 :
bonnes pratiques et défis parlementaires

Étude de cas

 

Le Parlement du Rwanda légifère sur la santé des femmes, des enfants et des adolescents

Au Rwanda, un atelier a été organisé après les élections de janvier 2020 avec le soutien de l’UIP afin de sensibiliser les nouveaux parlementaires à la question essentielle de la santé des femmes, des enfants et des adolescents.

Le Réseau des parlementaires rwandais pour la population et le développement a lancé un processus de consultation pour identifier les lacunes dans ce domaine. En 2020, le Parlement rwandais a aussi révisé sa législation pour que les enregistrements d’état civil puissent se faire dans les centres de santé. Un enregistrement à l’état civil confère une identité légale et donc l’accès à des services vitaux.

L’UIP travaille en collaboration avec le Parlement du Rwanda sur ces questions depuis des années (renforcement des capacités, aide à la sensibilisation des populations et à la conduite de visites de terrain). Cette action a donné des résultats notables, notamment le vote de la loi sur la santé reproductive en 2016.

L’impact de l’UIP

 

Dans le cadre de son engagement en faveur de la santé des femmes, des enfants et des adolescents, l’UIP a publié un guide pour aider les parlementaires à agir dans ce domaine. Réalisé en collaboration avec le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant et d’une coalition de plus d’un millier d’organisations, ce guide a par exemple permis aux membres et aux personnels du Parlement rwandais de repérer des obstacles légaux susceptibles d’empêcher les femmes, les enfants et les adolescents d’accéder à des soins de santé.

L’UIP a aussi assuré la formation d’une centaine de fonctionnaires parlementaires de 12 pays d’Afrique subsaharienne pour les aider à comprendre comment la législation peut mieux répondre aux besoins des femmes, des enfants et des adolescents. C’est ce qui a conduit le Parlement du Botswana à réviser sa législation sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Au vu du surcroît de violence sexiste provoqué par la crise de COVID-19, ce parlement a aussi travaillé à une nouvelle loi sur ce sujet. En 2020, il a voté une loi mettant en place un fichier des auteurs d’agressions sexuelles.

Le Parlement zambien a organisé un séminaire pour favoriser l’application de la législation sur la nutrition, à la suite
de l’appel lancé aux parlements par Martin Chungong, Secrétaire général de l’UIP (et membre du Groupe principal
du mouvement SUN pour le renforcement de la nutrition) en faveur d’une poursuite des efforts et des investissements
dans la nutrition.

L’UIP, qui a appuyé la traduction de l’outil d’évaluation sur les ODD, a aussi travaillé avec les parlementaires et le
personnel parlementaire en Albanie, en Indonésie et en Ukraine pour mieux faire connaître les ODD. Ces activités
faciliteront les auto-évaluations parlementaires, ce qui aidera les pays à concevoir et à mettre en oeuvre des plans
d’action pour atteindre les ODD.

Prochaines étapes

 

L’année à venir

L’UIP prévoit d’intensifier les efforts de mobilisation politique autour d’un engagement parlementaire en faveur des ODD. L’accent sera mis sur la concrétisation des objectifs mondiaux, en particulier par l’identification de solutions législatives. La poursuite du renforcement des capacités des parlements restera une priorité.

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