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Communiqués de presse

Femmes en politique : un bilan en demi-teinte

femmes en politique 2021

Malgré une progression du nombre des femmes aux plus hauts niveaux du pouvoir politique, l'édition 2021 de la Carte UIP-ONU Femmes sur les femmes en politique met en évidence une nette persistance des inégalités entre les sexes.

La carte établie par l'UIP et ONU Femmes intègre les dernières données relatives aux femmes occupant des postes de responsabilité dans les gouvernements et les parlements au 1er janvier 2021. On constate un record absolu du nombre des pays dans lesquels une femme est à la tête de l'État ou du gouvernement. La proportion mondiale des femmes ministres est, elle aussi, à un niveau record.

Néanmoins, après le pic enregistré l'année dernière à 21,3 %, la progression marque le pas et la proportion des femmes dirigeant un portefeuille ministériel plafonnait à 21,9 % au 1er janvier 2021. Les données montrent aussi une augmentation du nombre des pays dont le gouvernement ne comprend aucune femme, à l'inverse de la tendance à la baisse constatée ces dernières années.

En outre, à l'échelle mondiale, la progression du nombre de femmes parlementaires a affiché des gains très modestes en 2020, comme en atteste le rapport annuel de l'UIP intitulé Les femmes au parlement, publié la semaine dernière. Au 1er janvier 2021, à l’échelle mondiale, la proportion des femmes dans les parlements nationaux atteignait 25,5 %, en très légère hausse par rapport aux 24,9 % enregistrés l'année dernière.

Comme l'affirme Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d'ONU Femmes : « Aucun pays ne peut prospérer sans la participation des femmes. Nous avons besoin d’une représentation des femmes qui reflète l'ensemble des femmes et des filles dans toutes leurs diversités et leurs capacités, indépendamment de leur situation d’ordre culturel, social, économique ou politique. La carte de cette année nous montre que des mesures audacieuses et décisives restent à prendre dans le monde entier pour intégrer, en grand nombre, les femmes au cœur des espaces de prise de décisions, en tant que véritables partenaires. Il ne fait aucun doute que cela peut et doit se faire. Et tout de suite. »

Le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, déclare quant à lui : « Cette année, la progression du nombre des femmes dans la prise de décision politique n'est tout simplement pas suffisante. D'autant que 70 % des personnels de santé, de soin et de service qui sont en première ligne dans la lutte actuelle contre la pandémie sont des femmes. Il nous incombe à tous, hommes et femmes, de continuer à faire pression pour une plus large représentation des femmes en politique. Nous disposons des outils nécessaires. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est la volonté politique. »

Les données 2021 ont été présentées en amont de la session de la Commission de la condition de la femme, principal instrument de l'ONU en faveur de l'égalité femmes-hommes, dont le thème prioritaire est cette année « Participation pleine et effective des femmes à la prise de décisions dans la sphère publique, élimination de la violence, réalisation de l’égalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ». La publication de ces données précède aussi la tenue du Forum Génération Égalité qui doit déboucher sur la constitution de coalitions d'action ou partenariats multi-acteurs innovants, autour de six thèmes parmi lesquels le leadership des femmes et les mouvements féministes.

Plus de femmes chefs d'État et de gouvernement

Selon les dernières données, une femme est à la tête de l'État ou du gouvernement dans 22 pays (cotre 20 à la même période l’année dernière). Au 1er janvier 2021, 5,9 % des chefs d'État élus (9 sur 152) et 6,7 % des chefs de gouvernement (13 sur 193) sont des femmes.

L'Europe est la région qui compte le plus de pays dirigés par une femme : 5 des 9 femmes chefs d'État dans le monde et 7 des 13 femmes chefs de gouvernement. Parmi les pays nordiques, le Danemark, la Finlande, l'Islande et la Norvège sont actuellement dirigés par une femme.

Recul du nombre des gouvernements respectant la parité femmes-hommes

Le nombre des pays dans lesquels les femmes détiennent au moins 50 % des postes ministériels a reculé : de 14 à la même période l’année dernière, il est maintenant tombé à 13.

Pays comprenant au moins 50 % de femmes détenant des postes ministériels

  1. Nicaragua - 58,82 %
  2. Autriche - 57,14 %
  3. Belgique - 57,14 %
  4. Suède - 57,14 %
  5. Albanie - 56,25 %
  6. Rwanda - 54,84 %
  7. Costa Rica - 52,00 %
  8. Canada - 51,43 %
  9. Andorre, Finlande, France, Guinée-Bissau, Espagne - 50,00 %

Progression du nombre des femmes ministres dans toutes les régions

La volonté politique est un facteur qui compte dans l’avancée de l'égalité des sexes, en particulier quand il s'agit de nommer des ministres. C'est ce qui explique que, dans certains pays, la proportion des femmes ministres affiche une augmentation spectaculaire en 2021.

L'Europe se distingue avec les deux plus fortes progressions enregistrées par la représentation politique des femmes au niveau exécutif. Ainsi, la proportion des femmes au sein du gouvernement est passée de 8 à 43 % en Lituanie, et a plus que doublé en Belgique (de 25 à 57 %).

En Afrique subsaharienne, la plus forte augmentation s'observe en Namibie où la proportion des femmes ministres grimpe de 15 à 39 %. Le Rwanda, qui reste leader dans la région, affiche toujours une proportion record de femmes ministres à 54,8 % tout en continuant de caracoler en tête du classement mondial pour le pourcentage de femmes parlementaires.

Dans les Amériques, le tout nouveau Gouvernement des États-Unis s'annonce comme l'un des plus paritaires de l'histoire de ce pays : les femmes titulaires de portefeuilles ministériels y représentaient 46 % au 1er janvier 2021 contre seulement 17 % au 1er janvier 2020. Les États-Unis ont aussi marqué l’histoire en 2020, en élisant, pour la première fois, une femme au poste de Vice-Président. Sur le plan de la région – comme de la planète – c'est toutefois le Nicaragua qui est largement en tête avec 58,82 % de ministères dirigés par des femmes.

En Asie, la Mongolie est passée de 6,7 % de femmes détenant un portefeuille ministériel au 1er janvier 2020 à 18,8 % aujourd’hui, et enregistre ainsi le plus fort gain de la région en points de pourcentage.

Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Liban est en tête avec 31,6 % de femmes ministres. La Tunisie affiche la plus forte augmentation, avec 29,2 % contre 6,9 % à la même période l’année dernière.

Dans la région Pacifique, Kiribati a une femme ministre de plus tandis que, pour la première fois, une femme y a été élue à la présidence du parlement.

La Nouvelle-Zélande reste en tête de la région, avec une proportion de 40 % de femmes ministres, en hausse de 10 % par rapport à l'année dernière.

Augmentation du nombre des pays sans femmes ministres

Malgré les progrès enregistrés dans toutes les régions, le nombre des pays ne comptant aucune femme ministre a augmenté. Il s’établissait à 12 au 1er janvier 2021 contre 9 à la même période l’année dernière.

Au 1er janvier 2021, il n'y avait aucune femme dans les gouvernements des pays suivants: Arabie saoudite, Armenie, Azerbaïdjan, Brunéi Darussalam, Papouasie-Nouvelle-Guinée, RDP de Corée, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Thaïlande, Tuvalu, Vanuatu, Viet Nam et Yémen.

L'environnement, principal portefeuille des femmes

Le portefeuille de l'environnement ou de l'énergie, en troisième place au 1er janvier 2020, arrive maintenant en tête des ministères confiés à des femmes.

Celles-ci restent néanmoins majoritairement à la tête des portefeuilles portant sur les affaires sociales, la condition de la femme et l'égalité des sexes.

La proportion des femmes nommées à la tête de portefeuilles ministériels traditionnellement dirigés par des hommes avait, toutefois, légèrement augmenté au 1er janvier 2021 par rapport au 1er janvier 2020 : elles sont par exemple 13,5 % à la défense (contre 11,9 % il y a une année) et 11,5 % aux finances (contre 10,1 % il y a une année).

La proportion des femmes ministres des affaires étrangères affiche également une augmentation significative par rapport à l'année dernière en passant de 16,8 à 26 %.

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L’Union interparlementaire (UIP) est l’organisation mondiale des parlements. Lorsqu’elle a été fondée il y a maintenant plus de 130 ans pour encourager la cooperation et le dialogue entre toutes les nations, c’était la première organisation politique multilatérale à voir le jour. Elle compte aujourd’hui 179 Parlements membres et 13 organismes parlementaires régionaux. Elle œuvre pour la démocratie et aide les parlements à se renforcer, se rajeunir, se rapprocher de la parité hommes-femmes et à représenter la population dans toute sa diversité. Elle défend aussi les droits de l’homme des parlementaires par le biais d’un comité de parlementaires issus de toutes les régions du monde et dévoués à cette cause. Deux fois par an, elle convoque plus de 1 500 délégués et parlementaires à une assemblée mondiale et apporte une dimension parlementaire aux travaux de l’ONU et à la mise en œuvre des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

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À propos d'ONU Femmes

ONU Femmes est l’agence de l’ONU consacrée à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes. Cette entité, qui défend la cause des femmes et des filles à l’échelle mondiale, a été créée pour accélérer la réponse apportée aux besoins des femmes dans le monde.

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