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Actualités en bref

Lever les obstacles sexistes sur le chemin des jeunes femmes parlementaires

Girls breaking barriers

Des jeunes gens passent en revue certains des principaux obstacles auxquels se heurtent les jeunes femmes et les jeunes filles. © Chambre des Lords du Royaume-Uni / Roger Harris

Vingt-cinq ans après la Déclaration de Beijing, qui visait à faire progresser les droits des femmes, les jeunes femmes sont toujours l'un des groupes les plus sous-représentés aux postes politiques à responsabilités.

Les chiffres de l'UIP montrent que seulement 2,2 pour cent des parlementaires dans le monde ont moins de 30 ans et que les femmes ne représentent qu'une faible partie de cette catégorie.

Le 18 novembre 2020, l'UIP et le Bureau de l'Envoyée du Secrétaire général de l'ONU pour la jeunesse ont réuni des parlementaires et des acteurs de premier plan dans le cadre d'un événement en ligne intitulé Participation politique et leadership des jeunes femmes.

Cet événement avait été conçu pour promouvoir la participation des jeunes femmes à la vie politique en mettant en évidence les difficultés qu'elles rencontrent, en faisant connaître leurs expériences et en proposant des solutions à des problèmes communs.

Jayathma Wickramanayake, l'Envoyée du Secrétaire général de l'ONU pour la jeunesse, a déploré la lenteur des progrès réalisés au cours des 25 dernières années. Au rythme actuel, a-t-elle affirmé, il faudra 100 ans pour atteindre l'égalité des sexes en politique. Les femmes, en particulier les jeunes femmes, continuent d'être entravées par les stéréotypes et les préjugés sexistes qui leur sont défavorables.

Évoquant sa propre perception des femmes aux postes de pouvoir, l'Envoyée pour la jeunesse a ajouté : "En tant que jeune fille ayant grandi au Sri Lanka, j'ai toujours pensé qu'il était impossible pour une femme d'être élue à des fonctions officielles à moins que son mari, son père ou son frère ne soit un éminent dirigeant politique". Elle a ajouté que les filles devaient comprendre qu'elles pouvaient se présenter aux élections de leur propre chef. "La politique n'est pas réservée aux hommes âgés : elle nous est accessible à tous."

"Pour remédier à la sous-représentation des jeunes femmes, il faut une volonté et un engagement politiques, des mesures politiques fortes, un soutien et des partenariats multipartites", a fait valoir le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong. "Nous ne devons pas laisser 2020 être uniquement l'année d'une pandémie mondiale, mais en faire l'année d'une transition vers la pleine mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing avec la participation des jeunes femmes et pour elles". Il a souligné que les parlements, en tant que représentants du peuple, doivent montrer la voie à suivre.

L'événement avait été élaboré pour permettre aux participants de mener un dialogue intergénérationnel. Des membres d'un groupe intergénérationnel de parlementaires, de défenseurs et de militants ont pris la parole, notamment : Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU Femmes ; Emma Theofelus, Vice-Ministre namibienne des technologies de l'information et de la communication ; Salma Ataullahjan, sénatrice canadienne et Présidente du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient de l'UIP ; Susan Kihika, parlementaire kenyane et Présidente du Bureau des femmes parlementaires de l'UIP ; Marta Grande, parlementaire italienne et membre du Conseil du Forum des jeunes parlementaires de l'UIP ; Sofia Perreira, membre du Conseil des consultants régionaux pour les sans-abri du Gouverneur californien Gavin Newsom ; Cynthia Lopez, parlementaire mexicaine et membre des commissions pour l'éducation, le développement social et l'égalité des sexes ; Xenia Kellner, co-fondatrice de Young Feminist Europe ; et Béatrice Fresko-Rolfo, parlementaire de Monaco.

L'événement était modéré par Ana Saldarriaga, Directrice adjointe de la Global Shapers Foundation du Forum économique mondial.

Les discussions ont notamment porté sur l'importance de guider les jeunes femmes, de leur donner confiance en elles pour qu'elles puissent viser des postes de direction politique et de mettre en place des solutions politiques ciblées.

Les jeunes femmes qui se présentent aux élections se heurtent à plusieurs obstacles particuliers. Le financement est l'un d'entre eux : les campagnes électorales peuvent être coûteuses et le manque de fonds pour les jeunes femmes est un obstacle important à leur candidature. Les partis politiques sont parfois réticents à appuyer les jeunes femmes, car ils ont l'impression qu'elles ne pourront pas gagner.

La violence, le harcèlement sexuel et les brimades sont d'autres obstacles majeurs auxquels les femmes parlementaires, en particulier les jeunes femmes parlementaires, sont confrontées de manière disproportionnée. Les participants ont parlé du sexisme et de l'attention que portent souvent les collègues masculins et les médias à l'apparence et aux stéréotypes sexistes, comme le fait d'avoir ou d'élever des enfants, plutôt qu'à la politique. Ces obstacles sont fréquemment aggravés par les médias sociaux.

Les participants ont proposé des solutions pour surmonter ces obstacles et augmenter le nombre de jeunes femmes en politique. Il s'agirait notamment d'aligner l'âge minimum pour se présenter aux élections sur l'âge de vote, de créer des fonds pour la participation des jeunes femmes, de veiller à ce que davantage de jeunes femmes soient recrutées à des postes de direction dans la fonction publique, d'introduire des quotas pour atteindre l'égalité des sexes et de faire des parlements et des partis politiques des institutions sensibles au genre.

Un appel officiel à l'action sera lancé au cours des prochaines semaines.

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À propos du Bureau de l'Envoyée du Secrétaire général de l'ONU pour la jeunesse

En 2017, le Secrétaire général de l'ONU a nommé Jayathma Wickramanayake du Sri Lanka comme son envoyée spéciale pour la jeunesse, faisant d'elle la plus jeune haute fonctionnaire de l'histoire de l'Organisation.

Le mandat de Mme Wickramanayake est d'harmoniser les efforts du système des Nations Unies en matière de promotion de la jeunesse, d'améliorer les mesures prises par l'ONU pour répondre aux besoins des jeunes, de défendre les besoins et les droits des jeunes en matière de développement, ainsi que de rendre l'action des Nations Unies en faveur des jeunes plus proche de ces derniers. L'Envoyée pour la jeunesse agit également en tant que conseillère et représentante du Secrétaire général pour les questions relatives à la jeunesse.

Pour en savoir plus, suivez @UNYouthEnvoy sur les réseaux sociaux et consultez le site web un.org/youthenvoy/fr.