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Actualités en bref

Les changements climatiques ont occupé le devant de la scène lors de la 144e Assemblée de l’UIP

climate change

Organisée sous les auspices du Parlement indonésien, la 144e Assemblée de l’UIP a réuni 110 parlements nationaux sur le thème Objectif zéro : mobiliser les parlements pour agir face aux changements climatiques. L’Assemblée s’est conclue avec l’adoption de la Déclaration de Nusa Dua, dans laquelle les parlementaires à travers le monde ont reconnu la nécessité impérieuse de s’attaquer à la crise climatique.

La Déclaration de Nusa Dua

La Déclaration de Nusa Dua est un appel mondial en faveur d’une action immédiate et inclusive. La déclaration, dont le texte s’ouvre comme suit : « Nous, parlementaires, réunis lors de la 144e Assemblée de l’UIP à Nusa Dua (Indonésie), reconnaissons qu’il est urgent d’agir pour traiter la crise climatique. Les changements climatiques représentent une menace existentielle pour l’humanité et il est impératif d’intervenir d’urgence pour en réduire les plus graves effets », exhorte les parlementaires à travers le monde à agir sur ces cinq thèmes essentiels :  

  1. Renforcer les dispositions nationales pour tenir les engagements internationaux
  1. Accélérer la transition vers des énergies propres, en vue d’une reprise « verte » après la COVID-19 
  1. Agir en faveur d’une action climatique inclusive
  1. Promouvoir des parlements plus « verts »
  1. Renforcer la coopération régionale et mondiale en quête de solutions climatiques conjointes 

Les changements climatiques sont bien d’actualité

L’urgence climatique touche toutes les régions et continue de s’intensifier à un rythme rapide. Les conclusions récentes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montrent que sans une réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre, l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 oC, voire à 2 oC, restera inaccessible. Ce rapport, qui porte sur les mesures de réduction des émissions, est le troisième volume de la sixième évaluation du GIEC. Le rapport final est attendu en septembre 2022.

Les parlementaires sortent de leur silence

Lors de l’Assemblée, les Membres de l’UIP ont souligné les progrès réalisés à l’échelle nationale pour lutter contre les changements climatiques et les mesures qu’ils prennent pour accélérer la décarbonisation. Cependant, les discours les plus éloquents furent les témoignages des pays qui pâtissent déjà lourdement de l’élévation du niveau de la mer et de l’évolution des phénomènes météorologiques.

Samuelu Penitala Teo, l’intervenant des Tuvalu, a fait la déclaration suivante : « Nous sommes déjà touchés par l’élévation du niveau de la mer. Nous voilà dans les îles du Pacifique où nous n’avons pour ainsi dire pas contribué à la crise climatique. Et pourtant nous en payons le prix. Un jour, nous serons contraints de migrer. La population quitte déjà les Tuvalu parce qu’elle n’y entrevoit aucun avenir. Et la seule façon de sauver les Tuvalu actuellement », a-t-il ajouté, « c’est d’arrêter de parler et de relever le pays. De 2 mètres supplémentaires. Mais il faut des capitaux pour relever les Tuvalu, pour sauver les Tuvalu. Si nous sauvons les Tuvalu, nous pouvons sauver le Bangladesh, nous pouvons sauver beaucoup de pays. Nous sauverons le monde. »

Adam Shareef, parlementaire des Maldives, a déclaré : « Aux Maldives, nous faisons face à un avenir incertain pour nos générations futures, car les changements climatiques menacent l’infrastructure côtière de nos îles, nos moyens d’existence et l’eau douce. Les inondations fréquentes pendant les moussons et la destruction de ces côtes accentuent aujourd’hui les terribles souffrances de nos collectivités. »

La voie à suivre est claire

Le dernier rapport du GIEC décrit une trajectoire viable pour réduire de moitié les émissions mondiales d’ici à 2030. Ces prévisions sont plus favorables que dans les évaluations précédentes, et ce grâce à des réductions massives du coût de l’énergie propre et renouvelable. Il existe désormais des solutions technologiques pour réduire les émissions dans tous les secteurs, y compris l’énergie, les bâtiments, les villes, les transports et, dans une large mesure, l’industrie.

Mais d’importantes mesures politiques sont nécessaires pour réduire drastiquement les émissions. De nombreux parlementaires ont évoqué la volonté de leur pays de mener de telles politiques, y compris Tulia Ackson, Présidente de l’Assemblée nationale de Tanzanie, qui a annoncé : « En Tanzanie, le parlement a adopté une position historique en approuvant un gigantesque barrage hydro-électrique pour répondre aux besoins énergétiques nationaux de manière viable.  Nous avons également validé des budgets pour un système de transport rapide et la construction d’un chemin de fer à écartement standard, lesquels permettront de renforcer notre engagement en faveur de l’utilisation d’une énergie propre pour atteindre notre objectif de zéro émission nette. »

Fatma Oektem, parlementaire du Danemark, a souligné : « Au Danemark, nous sommes prêts pour la prochaine aventure dans le secteur de la croissance verte. Nous disposons déjà de technologies vertes reconnues mondialement comme les éoliennes. Mais nous devons en développer d’autres. Notre gouvernement construit notamment les premières îles énergétiques au monde, marquant le début d’une ère nouvelle pour le déploiement de l’énergie éolienne à grande échelle offshore. Nous pensons que c’est la voie à suivre. » 

La coopération internationale est essentielle

Les efforts réalisés pour s’adapter aux changements climatiques et réduire drastiquement les émissions seront plus efficaces si l’on renforce le financement, le partage de la technologie, l’engagement politique et les partenariats ciblant l’équité et la justice pour les populations les plus vulnérables. Comme il est stipulé dans la conclusion de la Déclaration de Nusa Dua : « En notre qualité de parlementaires, nous sommes profondément et solennellement convaincus que seule la coopération internationale sur les changements climatiques nous permettra de faire face à ces risques croissants, à renforcer la solidarité entre les pays et à trouver des solutions et des possibilités concrètes et durables pour assurer un monde plus pérenne aux générations futures. »