Le Groupe consultatif de l’UIP sur la santé s’est rendu au Rwanda pour observer les mesures prises par le Parlement en ce qui concerne la santé procréative, recueillir les bonnes pratiques à faire connaître à la communauté parlementaire mondiale et formuler des recommandations à l’intention du Parlement afin que celui-ci renforce son action en faveur de la santé procréative. La visite s’est déroulée du 24 au 27 janvier 2018.
L’UIP collabore avec le Parlement rwandais dans le domaine de la santé sexuelle et procréative en appuyant la mise en place et l’application de la législation sur la santé procréative, en organisant des visites de sensibilisation effectuées par des parlementaires ayant pour objectif d’évaluer l’accès aux services de planification familiale et de santé procréative, et en aidant à la gestion des registres et des statistiques de l’état civil.
Le Groupe consultatif a été impressionné par l’action dynamique existant dans le domaine de la santé sexuelle et procréative à tous les niveaux du Gouvernement, du Parlement et de la société dans son ensemble. Le Groupe a estimé que le Rwanda pouvait transmettre ses meilleures pratiques aux autres pays : 90 pour cent de la population bénéficie d’une assurance santé et de soins médicaux, et le pays a réalisé des résultats exemplaires en matière de santé. Les taux de mortalité néonatale, infantile et maternelle ont chuté depuis 2005 et la forte baisse de l’incidence du VIH et des décès liés au sida pourrait être annonciatrice de la fin de l’épidémie de sida au Rwanda d’ici 2030.
Cependant, les avancées réalisées ont fait que le Rwanda est victime de son propre succès. Etant donné que 30 à 40 pour cent du budget du pays provient toujours de l'aide étrangère, un défi considérable pourrait voir le jour si les donateurs transféraient leurs fonds vers des pays ayant des problèmes sanitaires plus importants. Le Groupe consultatif a recommandé que les parlementaires des pays donateurs préconisent un soutien financier continu au système de santé du Rwanda et que les donateurs soutiennent le financement de stratégies nationales afin de veiller à ce que la transition vers un financement au moyen de fonds internes se fasse en douceur.
D’après l’ONU, le taux de violence à l’égard des femmes, en particulier des filles, est élevé. Le Groupe consultatif a recommandé que la législation visant à soutenir les victimes de violence soit révisée afin de contribuer à l’autonomisation des adolescentes et de faciliter l’accès aux programmes.
Le Groupe consultatif a également recommandé de faire attention à des facteurs tels que le traumatisme psychologique causé par le génocide et à des facteurs culturels comme les croyances, les valeurs morales et les traditions qui peuvent freiner les progrès dans certains groupes, particulièrement en ce qui concerne la planification familiale et les soins anténataux.
Les membres du Groupe consultatif ont rencontré différents représentants rwandais, dont les présidents des deux chambres du Parlement, des membres d’organes parlementaires chargés de la santé sexuelle et procréative, des agents sanitaires locaux et des membres du Groupe de travail technique pour les adolescents, la santé procréative et la planification familiale. Ils ont également visité des centres pour les jeunes et les victimes de violence sexiste, un hôpital de district, un centre de santé et un bureau de l’état civil.