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Actualités en bref

Des parlementaires examinent les moyens de promouvoir des législations plus sensibles au genre

Demonstration

Manifestation contre le mariage d'enfants au Malawi. © Kalu Institute/Abel Mphepo

Dans le cadre de leurs travaux de recherche pour l’élaboration d’un guide sur les lois discriminatoires à l’égard des femmes, l’UIP et ONU Femmes ont mené des consultations en ligne avec des parlementaires du monde entier.

Les lois discriminatoires touchent 2,5 milliards de femmes et de filles à travers le monde. Les chiffres sont révélateurs : les femmes disposent de 75 pour cent des droits reconnus aux hommes, quand ce n’est pas moins[1]. Quelque 40 pays n’ont pas adopté de législation visant spécifiquement à protéger les femmes contre la violence domestique[2], et le viol conjugal n’est pas érigé en infraction dans plus de 100 pays[3]. Par ailleurs, les filles sont souvent victimes de mariages précoces, de nombreux pays autorisant encore cette pratique. Dans 45 pays du monde, les femmes ne peuvent invoquer les mêmes motifs que les hommes pour obtenir légalement le divorce[4]. Les femmes sont également défavorisées sur le plan économique : 104 pays ont adopté des lois interdisant aux femmes d’occuper certains postes[5].

Une vingtaine de parlementaires et d’experts ont pris part à la consultation. Y ont également participé des titulaires de postes de l’UIP ainsi que des présidents et des membres de commissions œuvrant pour l’égalité des sexes et de forums de femmes parlementaires d’Arabie saoudite, d’Argentine, de Bolivie, du Canada, du Chili, de Chypre, du Danemark, d’El Salvador, de Géorgie, de Jordanie, du Kenya, de Mauritanie, du Mexique, de Monaco, du Népal, de Nouvelle-Zélande, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Qatar, de Roumanie, du Sénégal, de Serbie et de Thaïlande.

Les parlementaires ont abordé les obstacles auxquels ils doivent faire face, notamment les systèmes patriarcaux soutenus par les traditions culturelles et les convictions religieuses. Ils ont également discuté des avancées et des réformes dans leurs pays, telles que l’introduction de quotas pour stimuler la participation politique des femmes et l’adoption de lois pour mettre un terme aux mariages d’enfants et pour protéger les femmes contre le harcèlement sexuel, y compris au parlement. Ils ont souligné l’importance d’ouvrir le débat pour convaincre leurs pairs et les citoyens de la nécessité de mettre en œuvre des réformes en faveur de législations sensibles au genre.

Les résultats de la consultation alimenteront un prochain guide à l’usage des parlementaires sur les moyens de promouvoir des législations sensibles au genre. Ce guide aidera les parlementaires à mettre en lumière les inégalités au sein de leurs législations nationales et à suggérer des stratégies pour réformer ces cadres juridiques, notamment par l’échange de bonnes pratiques. Il entre dans le cadre d’une initiative multipartite intitulée "Égalité devant la loi pour les femmes et les filles d’ici à 2030", à laquelle l’UIP participe.


[1] "Les femmes l'entreprise et le droit 2020", p. 1.

[2] "Les femmes l'entreprise et le droit 2020", pp. 16-17.

[3] Does Legislation Explicitly Criminalise Marital Rape?, Our World in Data, 2015 https://ourworldindata.org/grapher/does-legislation-explicitly-criminalise-marital-rape, consulté le 20 janvier 2020.

[4] "Examen et évaluation des suites données à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing et aux textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, Rapport du Secrétaire général".

[5] "Les femmes l'entreprise et le droit 2020", p. 10.