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Déclarations

Déclaration de la Présidente sur l'Assemblée de l'UIP

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Chers collègues, chers amis, 

Aujourd'hui, le 16 avril 2020, nous étions censés nous réunir à Genève pour l'ouverture de la 142e Assemblée de l'Union interparlementaire. Comme vous le savez, l'Assemblée a été reportée, à l'instar de la plupart des grandes réunions multilatérales prévues à la même période. 

L'espèce humaine fait face à une nouvelle menace mondiale, le plus grand défi auquel nous n'ayons jamais été confrontés depuis le début du nouveau millénaire : la pandémie de COVID-19. On dénombre déjà plus de deux millions de personnes infectées et des dizaines de milliers de victimes à travers le monde. Je sais que chacun d'entre vous salue le travail héroïque effectué par les médecins, les scientifiques et les nombreux autres personnels essentiels qui s'efforcent de nous protéger contre la menace la plus dangereuse pour la modernité, parfois au prix de leur propre vie. 

Tout au long de sa longue histoire amorcée au XIXe siècle, l'UIP a toujours défendu le principe selon lequel les défis mondiaux appellent des réponses mondiales. Cela signifie que ce n'est que par une action et une réaction collectives que nous pouvons conjurer les menaces qui pèsent sur l'humanité : les maladies dangereuses, les changements climatiques, le terrorisme international et le développement non durable. 

Ainsi, notre Organisation a toujours eu pour mission première de rassembler les parlements du monde, dont le rôle ne cesse de croître, non seulement pour ce qui est de renforcer les fondements de la démocratie au niveau national, mais aussi en tant que tribunes permettant de trouver des solutions communes aux problèmes mondiaux. Je rappelle en particulier qu'en octobre dernier, l'Assemblée de l'UIP à Belgrade (Serbie) a adopté une résolution sur l'instauration de la couverture sanitaire universelle d'ici 2030. Le texte rappelle l'impérieuse nécessité de disposer de services de soins de santé primaires fiables et de renforcer les systèmes de santé, et souligne également le rôle joué par ces systèmes pour garantir la sécurité sanitaire mondiale. Comme nous pouvons le constater, la marche de l’histoire a confirmé la pertinence et l'importance pratique de notre travail. 

Je tiens donc à souligner que ce travail ne saurait s'arrêter une seule journée, même si des mesures restrictives légitimes sont prises aux niveaux national et supranational. Pour l'heure, nous travaillons à l'élaboration du programme de la 142e Assemblée qui se tiendra au Rwanda à l'automne 2020, et dont l'ordre du jour s'annonce déjà chargé. À cet égard, je pense qu'il est important d'inclure dans le programme de cette Assemblée une réunion sur la lutte contre les menaces de pandémie. Ce serait l'occasion d'examiner les mesures prises par les parlements, les bonnes pratiques adoptées par les pays les plus exposés au risque de prolifération de maladies ainsi que les propositions visant à soutenir les économies et les systèmes de santé affaiblis. 

Mais avant même l'Assemblée d'octobre, j'invite mes collègues des parlements nationaux à poursuivre sans relâche nos efforts communs dans les principaux domaines d'activité de l'UIP. Ainsi, en juin, nous célébrerons une nouvelle fois l'événement le plus important de notre calendrier : la Journée internationale du parlementarisme. Cette journée est une occasion importante de "comparer nos notes" et de mobiliser les ressources de la diplomatie parlementaire internationale en vue d'apporter des réponses communes aux défis de notre temps. Puis, en août, les présidents des parlements nationaux membres de l'UIP pourront, nous l'espérons, se réunir pour élaborer des propositions supplémentaires lors de leur cinquième conférence mondiale à Vienne (Autriche). 

À l'heure où je vous écris, notre Assemblée aurait dû se réunir peu de temps avant une date très importante pour l'ensemble de l'humanité : l'anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La victoire sur le nazisme suite à la guerre la plus sanglante de l'histoire de notre civilisation est le patrimoine commun de l'humanité. Cette victoire doit continuer à nous guider dans le rejet de toute manifestation d'intolérance, de propos haineux, de discrimination, de racisme et de néo-nazisme. 

Il y a 75 ans, débutait en avril la Conférence de San Francisco, qui s’est conclue avec la signature de la Charte des Nations Unies, entrée en vigueur en octobre 1945. Depuis lors, l'état de droit international a réussi à empêcher un nouveau conflit mondial et a contribué, contribue toujours et contribuera encore à l'avenir à résoudre de nombreux autres problèmes. L'UIP a toujours soutenu les activités de l'ONU, agissant à de nombreuses occasions comme un partenaire constructif et fiable. 

Je pense que toutes les victoires et tous les succès conjoints de l'humanité doivent constituer une sorte de "réserve d'or" de notre mémoire historique. Une réserve qui renferme les meilleurs exemples de la façon dont une idée et une volonté partagées permettent de vaincre un ennemi commun, et ce malgré les divergences idéologiques, la disparité des systèmes politiques et les différences de valeurs. 

J'appelle les Parlements membres de l'UIP à soutenir les efforts déployés au niveau international pour surmonter les obstacles qui empêchent le partage des ressources de notre planète contre les menaces communes. Je soutiens en particulier l'appel du Secrétaire général de l'ONU à un cessez-le-feu mondial immédiat aux quatre coins du monde, ainsi qu'à la création de couloirs d’aide humanitaire pour acheminer l'aide vitale et, au moins pour la durée de la pandémie, à la levée des sanctions unilatérales imposées aux pays afin de garantir l'accès à la nourriture, au matériel sanitaire de base et à l'aide médicale contre la COVID-19. 

Chers collègues et chers amis, 

Je partage pleinement les propos du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres : "L'heure est à la solidarité et non à l'exclusion". Cela signifie également que le moment est venu d'instaurer une diplomatie parlementaire active. 

Nous sommes unis. La solidarité parlementaire constitue elle aussi une réponse importante aux défis de notre temps. Restons en contact pendant cette période difficile où le confinement est de rigueur. Soutenons-nous les uns les autres. C'est la seule façon de pouvoir envisager avec confiance l'avenir sain et sûr que nous voulons et méritons tous. 

Gabriela Cuevas, Présidente de l'UIP

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