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Opinions

"Les parlements ont besoin du regard neuf des jeunes" : réflexions de jeunes parlementaires à l’occasion de la Journée internationale du parlementarisme

IDP 21

M. Issara Sereewatthanawut (Thaïlande), Mme Sahar Albazar (Égypte) et Mme Teenah Jutton (Maurice).

Dans le cadre de la Journée internationale du parlementarisme, célébrée le 30 juin, nous avons posé trois questions à trois jeunes parlementaires sur leur travail en tant que parlementaire. Tous les trois ont été récemment élus au Conseil du Forum des jeunes parlementaires, un organe de l’UIP qui s’emploie à promouvoir la participation des jeunes dans les parlements et qui veille à ce que les jeunes parlementaires jouent un rôle à part entière dans les travaux du parlement.

Le Forum des jeunes parlementaires s’efforce de corriger l’un des plus graves déséquilibres dans les démocraties, à savoir la sous-représentation politique des jeunes dans le monde. Bien que la moitié de la population mondiale ait moins de 30 ans, la part de parlementaires dans cette tranche d’âge est seulement de 2,2 pour cent, selon les chiffres du rapport biennal de l’UIP La représentation des jeunes dans les parlements nationaux

Les travaux du Forum sont dirigés par un Conseil composé de 12 jeunes parlementaires, à savoir un homme et une femme de chacun des six groupes géopolitiques de l’UIP, qui élisent un président. Nous nous sommes entretenus avec la nouvelle Présidente du Forum, Mme Sahar Albazar (Égypte), et deux de ses collègues au Conseil du Forum, M. Issara Sereewatthanawut (Thaïlande) et Mme Teenah Jutton (Maurice). Tous les trois ont moins de 40 ans.

Quel changement majeur souhaiteriez-vous voir se produire dans votre pays après la pandémie ?            

Mme Sahar Albazar :

"Pendant la pandémie, de nombreux pays ont adopté de nouvelles normes de travail, qui ont donné plus de flexibilité aux employés et leur ont permis d’atteindre un meilleur équilibre entre travail et vie familiale. Je voudrais que ces pratiques survivent à la pandémie."

Mme Teenah Jutton :

"Nous ne pouvons pas nous astreindre au confinement, ni nous fermer au reste du monde. Nous devons apprendre à vivre avec le virus. C’est pourquoi il est essentiel que l’ensemble de la population soit vacciné. Jusqu’ici, grâce à ses relations bilatérales avec des pays comme l’Inde et la Chine, Maurice a eu accès à plusieurs types de vaccins. Mais nous avons encore besoin d’aide et nous nous réjouissons de l’aimable soutien et collaboration d’autres pays."

M. Issara Sereewatthanawut :

"Au sortir de la pandémie, j’aimerais pouvoir compter sur une volonté politique de la part des parlementaires ainsi que sur le soutien de toutes les parties intéressées en Thaïlande pour que les futurs systèmes d’éducation soient repensés sur la base d’infrastructures numériques essentielles. Pour que chacun ait accès à l’éducation et bénéficie de possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, il faut agir sans attendre pour réduire la fracture numérique. Cela favorisera une plus grande participation à une éducation en ligne efficace tout en allégeant le fardeau financier lié à l’éducation, en particulier pour les personnes marginalisées et les personnes pauvres."

En quoi votre action en tant que parlementaire contribue-t-elle à impulser un changement positif ?

Mme Sahar Albazar :

"En tant que parlementaire, j’ai le privilège de servir nos peuples et nos communautés. On peut à cet effet mettre en œuvre les outils parlementaires et la législation ou mener des initiatives sociales qui répondent aux besoins de différentes communautés."

Mme Teenah Jutton :

"Je suis actuellement la plus jeune membre du Parlement de Maurice et je défends ardemment les intérêts des jeunes et des femmes. Je m’emploie ainsi à autonomiser les jeunes, notamment les jeunes femmes. Avant, je pouvais faire un travail social et promouvoir le changement, mais maintenant que je suis parlementaire, je peux 'opérer le changement'. J’essaie non seulement de contribuer à la formation des jeunes, mais aussi de les encadrer et de les guider pour qu’ils deviennent le meilleur d’eux-mêmes."

M. Issara Sereewatthanawut :

"En 2020, le Forum des jeunes parlementaires de Thaïlande a été établi et j’ai été élu premier président de ce nouvel organe. Notre objectif est de promouvoir l’inclusion des jeunes dans les affaires publiques et de sensibiliser la société à cet égard, tout en encourageant le dialogue intergénérationnel entre parlementaires jeunes et expérimentés. Je me suis aussi associé à mes jeunes collègues des pays de l’ASEAN pour examiner un projet de résolution sur la participation des jeunes parlementaires en vue de la future institutionnalisation du programme pour les jeunes."

Pourquoi est-ce important que davantage de jeunes participent aux travaux des parlements ?            

Mme Sahar Albazar :

"L’avenir appartient aux jeunes. Ils doivent avoir voix au chapitre s’agissant de leur futur. C’est pourquoi il faut que davantage de jeunes soient représentés dans tous les processus et institutions politiques tels que les parlements, les partis politiques, les élections et les administrations publiques. Les parlements ont besoin du regard neuf des jeunes pour relever les défis sociaux et économiques au moyen de lois novatrices."

Mme Teenah Jutton :

"Nos jeunes sont notre avenir et le dynamisme, les idées novatrices et la résilience de la génération Y sont louables. Il est donc important de donner à nos jeunes des possibilités de faire connaître leurs idées et leurs propositions, et de mettre en œuvre des solutions. L’avenir est entre leurs mains et ils doivent participer à son édification."

M. Issara Sereewatthanawut :

"Les jeunes assument les conséquences des actes de leurs prédécesseurs. C’est donc à eux avant tout qu’il revient de concevoir et de façonner la société dans laquelle ils souhaitent vivre. De plus, la qualité de vie à laquelle ils aspirent pour leurs descendants les amènera à assumer leur responsabilité sociale, à adopter une conscience écologique et à soutenir l’inclusivité, en particulier les points de vue et les valeurs des personnes âgées qu’ils deviendront eux aussi à leur tour."