Skip to main content
Actualités en bref

Nouveau guide à l'intention des parlementaires sur les systèmes alimentaires et la nutrition

nutrition handbook

©FAO

Une personne sur trois dans le monde souffre d'au moins une forme de malnutrition et les préjudices économiques imputables à une mauvaise alimentation sont estimés à 3 500 milliards de dollars par an. Des recherches récentes sur le fardeau mondial que représentent les maladies ont montré qu'une alimentation sous-optimale est responsable de plus de décès que tout autre risque, y compris le tabagisme. Parmi les problèmes mondiaux liés à la santé, il n'y a pas de question plus cruciale devant être traitée par les parlements du monde entier.

Pour faire face à ce problème, l'UIP a publié son 32e guide – le Guide à l'usage des parlementaires : Systèmes alimentaires et nutrition – afin de fournir aux législateurs des conseils pratiques sur les processus législatifs qui donnent la priorité à la nutrition. Le guide a été réalisé en partenariat avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l’agriculture, et en collaboration avec l'initiative Renforcer la nutrition, l'Organisation mondiale de la Santé, le Fonds international de secours à l'enfance des Nations Unies et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

Depuis 2014, après des décennies de baisse constante, le pourcentage de personnes sous-alimentées dans le monde est en hausse. En 2019, leur part a atteint 8,9 pour cent de la population mondiale, soit 690 millions de personnes. Dans le monde, 144 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent d'un retard de croissance (taille insuffisante par rapport à l'âge), 47 millions d'enfants sont émaciés (poids insuffisant par rapport à la taille) et la prévalence de l'anémie chez les femmes en âge de procréer est de 32,8 pour cent. Cette situation crée un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies d'ici à 2030.

Cependant, la malnutrition ne se limite pas à la faim. La malnutrition fait référence à des carences, des excès ou des déséquilibres dans l'apport énergétique et nutritionnel d'une personne. Ce terme recouvre quatre grands groupes de problèmes : 1) la dénutrition ; 2) les carences et les excès en micronutriments ; 3) le surpoids et l'obésité ; et 4) les maladies non transmissibles liées à l'alimentation. Sous cet angle, aucun pays n'est épargné par les effets dévastateurs de la malnutrition.

Il ne suffit pas de nourrir les affamés. Une alimentation saine est nécessaire pour lutter contre les différentes formes de malnutrition. La mise en place de ces régimes alimentaires sains nécessite une approche globale qui encourage les régimes composés d'aliments bénéfiques à la santé et au bien-être des individus sous tous leurs aspects. Cette approche doit intégrer l'ensemble du système alimentaire - production, transformation, distribution, commercialisation, approvisionnement, consommation et élimination des denrées alimentaires. Chaque aspect du système alimentaire doit être harmonisé pour favoriser une bonne nutrition. Les interventions isolées auront probablement un impact limité.

L'apparition de la COVID-19 a montré les failles de nos systèmes alimentaires. Les perturbations de ces systèmes peuvent accroître le risque de plonger des millions de personnes dans un état d'insécurité alimentaire et de pauvreté.

Les parlementaires peuvent jouer un rôle majeur dans le renforcement des systèmes alimentaires dans leurs pays respectifs et le guide recense les angles d'action que les parlementaires peuvent adopter pour y parvenir. Les mesures recommandées sont décrites dans le cadre de ces angles d'action à l'aide d'études de cas existantes qui couvrent les quatre domaines suivants :

1. Représentation. Les parlementaires doivent rester en contact avec leurs électeurs pour connaître leurs besoins et défendre leur bien-être. Ils peuvent collaborer avec des groupes de militants et des organisations internationales pour se tenir informés des questions urgentes liées à la nutrition et aux systèmes alimentaires.

2. Législation. Les parlementaires doivent être pleinement conscients des causes complexes de toutes les formes de malnutrition, sans pour autant être intimidés par celles-ci. L'adoption de lois pertinentes doit être considérée comme une priorité en fonction du niveau des besoins, de l'ampleur et de la portée des problèmes, et du rapport coût-efficacité. 

3. Budget. Il existe de multiples étapes dans le cycle budgétaire – la planification, la négociation, les dépenses et la révision – au cours desquelles le parlement et les parlementaires peuvent placer la nutrition et les systèmes alimentaires au premier plan des décisions liées au budget.

4. Contrôle. Les parlementaires peuvent mettre en place des processus de contrôle clairs permettant de s'assurer que des ressources appropriées sont allouées à la mise en œuvre des programmes liés à la nutrition, d'évaluer leur impact et de détecter les effets négatifs imprévus des politiques et actions du gouvernement sur la nutrition dans tous les secteurs, et de suivre les progrès accomplis en respectant les engagements nationaux et internationaux.