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Communiqués de presse

Les parlementaires du monde entier s'engagent à tisser des liens plus étroits avec les chefs religieux en vue de promouvoir la coexistence pacifique

IFD

M. Tankoano,  Rabbi HaCohen et Imam Barakat  ©UIP

La première Conférence parlementaire mondiale sur le dialogue interconfessionnel, placée sous le thème Collaborer pour notre avenir commun devrait se conclure par l'adoption d'une déclaration encourageant le dialogue interconfessionnel et appelant à ce que toutes les religions et convictions bénéficient d'un traitement équitable.

Le Communiqué de Marrakech appelle les parlementaires à veiller à ce que "toutes les religions, convictions et organisations confessionnelles bénéficient d’un traitement équitable exempt de discrimination devant la loi". Il encourage les parlements à prendre davantage en compte les religions, les convictions et les organisations confessionnelles lors de la mise en œuvre des lois nationales et des engagements internationaux et dans les initiatives visant à promouvoir la cohésion sociale.

Dans le communiqué, les parlementaires déplorent l'intolérance croissante à l’égard des groupes minoritaires ou marginalisés, y compris les communautés religieuses et de conviction, soulignant que "les femmes sont les premières à en subir les conséquences" et que ces dernières "rencontrent déjà des difficultés pour bénéficier de l’ensemble de leurs droits civiques au même titre que les hommes et subissent diverses formes de discrimination et de violence sexistes, parfois sous couvert de religion ou de conviction".

Organisée par l'UIP et le Parlement du Maroc en coopération avec Religions for Peace et avec le soutien de l'Alliance des civilisations de l'Organisation des Nations Unies et de la Rabita Mohammedia des Oulémas, la Conférence s'est déroulée du 13 au 15 juin à Marrakech (Maroc).

Elle a rassemblé des centaines de parlementaires de quelque 70 pays, notamment des dizaines de présidents et vice-présidents de parlement, pour trois jours de débats et d'échanges avec des représentants de religions, de convictions, d'organisations confessionnelles, de la société civile et du monde universitaire.

Étaient présentes de nombreuses délégations de pays en conflit ou qui entretiennent des relations tendues, notamment l'Arabie saoudite, l'Iran, Israël et la Palestine. La Conférence a ainsi permis de rappeler le rôle singulier que joue l'UIP par sa capacité à rassembler des parlementaires du monde entier en vue de favoriser une meilleure compréhension et une plus grande coopération.

"On observe que l'opinion publique est parfois induite en erreur en pensant que l'on vit un choc des religions ou des civilisations. En fait, comme je l'ai déjà souligné il y a plus de vingt ans, lors de l'ouverture de la 107e Conférence de l'Union interparlementaire, ce à quoi nous assistons aujourd'hui dans le monde n'est pas tant un choc des civilisations, sinon un choc des 'ignorances’", a indiqué le Roi Mohammed VI du Maroc dans un discours lu par le Président de la Chambre des représentants du Maroc, M. Rachid Talbi El Alami.

"Nous savons tous que de nombreuses personnes se mobilisent pour reconstruire les infrastructures détruites ou encore atténuer les clivages sociaux, et nous devons nous efforcer de proposer des espaces d'échange et de dialogue lors de l'élaboration des lois et des politiques", a déclaré pour sa part Sœur Agatha O. Chikelue de Religions for Peace.

"Grâce à leur rôle public, les parlementaires et les représentants et responsables des religions et convictions peuvent constituer un rempart efficace contre l'escalade de la haine, de l'extrémisme et de la violence. Cela exige du courage et implique très certainement de défendre la sécurité et le bien-être des personnes avec lesquelles nous sommes en désaccord sur des questions fondamentales", a souligné de son côté Mme Nazila Ghanea, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la liberté de religion ou de conviction.

"Si les parlementaires et les chefs religieux remplissent des fonctions différentes, ils partagent l'objectif commun de servir leurs populations et d'en promouvoir le bien-être. Ils peuvent être des alliés dans notre cause commune pour la justice sociale et la coexistence pacifique", a déclaré pour sa part M. Duarte Pacheco, Président de l’UIP.

"Les parlementaires doivent s'intéresser de près aux valeurs et à la vision du monde de leurs électeurs, qui sont souvent influencées par la religion ou la conviction", a indiqué quant à lui M. Martin Chungong, Secrétaire général de l’UIP.

La Conférence s'est tenue dans la foulée de la publication du premier rapport parlementaire de l'UIP sur la religion et la conviction, qui étudie la façon dont les parlements intègrent la religion et la conviction sur le plan institutionnel, par exemple à travers la législation, la représentation, les commissions parlementaires et les mécanismes de consultation avec les organisations confessionnelles ou le grand public.

Dans le communiqué, les délégués ont également salué la proposition du Parlement italien d'accueillir une réunion interconfessionnelle mondiale à Rome en 2025.

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