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Actualités en bref

Réunion inaugurale au Parlement de Sierra Leone pour le Groupe sur les mutilations génitales féminines

young girl

© Tommy Trenchard pour Caritas Internationalis

Le 18 novembre, 34 membres du Parlement de Sierra Leone ont participé à une réunion d'une journée sur le thème Inciter les parlementaires à travailler sur le sujet des mutilations génitales féminines : une approche innovante pour réaliser l'ODD 5. Ces parlementaires constituent le tout nouveau Groupe parlementaire sur les mutilations génitales féminines (MGF) en Sierra Leone.

Le Président du Parlement de Sierra Leone, M. Abass Chernor Bundu, s'exprimant face aux participants à l'ouverture de cet atelier, a envoyé un message politique fort sur la volonté du Parlement de travailler sur la question des MGF. Lors de l'atelier, les participants ont défini la vision et l'énoncé de mission du Groupe parlementaire sur les MGF.

L'idée de créer un groupe spécifique sur les MGF a été émise en février dernier, à l'issue d'un atelier de trois jours organisé avec le soutien de l'UIP, alors que tous les parlementaires de Sierra Leone étaient réunis pour débattre de cette question. Le Groupe sur les MGF a été créé en vue de renforcer les capacités, de mieux armer les parlementaires et de mettre en évidence les efforts d'abandon des MGF. Ce travail est conforme à l'Objectif 5 stipulé dans les Objectifs de développement durable 2030 de l'ONU : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.

Les MGF correspondent à une altération des organes génitaux externes chez la femme, pour des raisons culturelles et traditionnelles. Il s'agit d'une pratique n'ayant aucun bienfait sur la santé et s'avérant néfaste à long terme sur les plans psychologique et sanitaire. Les MGF sont internationalement considérées comme une violation des droits de l'homme et elles représentent une forme extrême de violence contre les filles et les femmes.

On estime que plus de 200 millions de filles et de femmes ont subi ce type de mutilation, dans 30 pays sur trois continents, et que 4,1 millions de filles risquent de se voir infliger ces pratiques en 2020. C'est dans la région de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale que se trouvent 17 des 29 pays dans lesquels prédominent les MGF et où plus de 40 millions de filles et de femmes ont subi des MGF. En Sierra Leone, le taux de prévalence de ces pratiques est de 86,1 pour cent.

Pour le Groupe, il s'agit d'un véritable défi à relever. Les MGF font en effet partie d'une cérémonie d'initiation, pratiquée au sein de la société secrète Bondo, qui s'apparente à un rite solennel de passage du statut de fille à celui de femme. On attend des parlementaires de Sierra Leone qu'ils protègent toutes les cérémonies et institutions traditionnelles. Les membres du Groupe considèrent que la société Bondo est une entité utile et viable qui peut perdurer sans les MGF.

Le Groupe a donc centré ses débats sur la manière de séparer la pratique des MGF de la société Bondo, grâce à un renforcement des connaissances sur les droits de l'homme et la santé ainsi qu'à une confiance et un dialogue accrus entre les parlementaires et les leaders de cette communauté, par exemple les "Soweis" (chefs de la cérémonie Bondo), les femmes leaders et les chefs suprêmes.

Les gouvernements de 24 des 29 pays africains où prédominent les MGF ont adopté des lois s'opposant à ces pratiques mais, en Sierra Leone, il n'existe ni interdiction, ni lois explicites à cet égard. La mission de l'UIP est de continuer à soutenir ce Groupe et tout le Parlement de Sierra Leone dans ses efforts visant à interdire les MGF.

Les travaux de l'UIP sur les MGF en Sierra Leone s'appuient sur des travaux antérieurs au Mali, à Djibouti, en Mauritanie et dans d'autres ateliers parlementaires nationaux et régionaux concernant l'abandon des MGF et de la violence à l'encontre des femmes et des filles en Afrique.

En savoir plus sur notre action en faveur de l'égalité des sexes.