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Léonard Hitimana aurait été enlevé et assassiné. Photo publiée avec 
l'autorisation de sa famille.

Léonard Hitimana aurait été enlevé et assassiné. Photo publiée avec l'autorisation de sa famille.

Leonard Hitimana a disparu sans laisser de trace en avril 2003. Malgré les appels répétés de l'UIP, les autorités rwandaises n'ont pas mené jusqu'à présent d'enquête approfondie sur la disparition du parlementaire.

Léonard Hitimana, qui était parlementaire et médecin, a disparu de Kigali, la capitale rwandaise, le 7 avril 2003. Des témoins oculaires ont rapporté à l'UIP que sa voiture avait été arrêtée par des agents de sécurité qui l'avaient emmené avec eux.

Le lendemain, il aurait dû prendre la parole au parlement pour réfuter des allégations selon lesquelles son parti, le MDR, à dominance hutue, attisait les tensions ethniques. Le MDR, qui était un rival sérieux aux élections de 2003, a été interdit par la suite sur la base de ces allégations.

Pendant le génocide de 1994, dans lequel quelque 800'000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués, Léonard Hitimana travaillait comme médecin, prodiguant ses services à tous ceux qui en avaient besoin sans distinction d'ethnie, et il a aidé de nombreuses personnes à se mettre à l'abri. Après avoir été distingué par l'organisation African Rights qui a rendu « hommage à son courage », il a témoigné devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) contre les personnes accusées de génocide.

Des témoins oculaires ont rapporté à la délégation du Comité des droits de l'homme de l'UIP qui s'est rendue en mission au Rwanda en juin 2011 que la voiture de Léonard Hitimana avait été arrêtée par des agents du service de renseignement rwandais (DMI). Ceux-ci l'auraient emmené au camp militaire de Kami dans la banlieue de Kigali, où l'on pense qu'il a été torturé et tué en mai 2003.

Son épouse était décédée huit mois plus tôt et le couple avait trois enfants en âge d'aller à l'école.

La voiture de Léonard Hitimana a été retrouvée plus tard à la frontière ougandaise, sans clé de contact, avec les câbles électriques sectionnés et des taches de sang sur le siège avant.

Les autorités rwandaises ont déclaré à la délégation de l'UIP qu'à leur avis il avait quitté le pays après avoir été accusé d'avoir participé à des réunions sectaires, mais son parti croit que sa voiture a été placée à la frontière pour faire croire qu'il s'était enfui.

La délégation a appris aussi que le versement de son salaire et de ses indemnités parlementaires avait été suspendu immédiatement après sa disparition, et que ses enfants et amis étaient apparemment victimes de harcèlement.  

Dans les résolutions adoptées par nos membres, l’UIP s'est déclarée extrêmement préoccupée de constater que M. Hitimana était toujours porté disparu. Elle considérait que l’absence d’enquête sérieuse corroborait l’accusation portée de longue date selon laquelle il aurait été victime d’une disparition forcée. 

L'UIP continue de faire pression sur les autorités rwandaises pour qu'elles diligentent une enquête indépendante qui ne néglige aucune piste et pour que soit interrogé notamment celui qui était le directeur adjoint chargé du contre-espionnage à l’époque de la disparition de M. Léonard Hitimana.