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Études de cas

Les parlementaires allemands font preuve de solidarité avec leurs pairs en danger à l'étranger

Deutscher Bundestag

Norbert Altenkamp et Tundu Lissu ©DBT/Stella von Saldern

Les pays dans lesquels les parlementaires encourent des risques significatifs simplement parce qu'ils font leur travail ne sont pas rares. Dans certains cas extrêmes, les parlementaires qui critiquent le pouvoir en place sont incarcérés, torturés, voire assassinés. Les responsables de tels actes sont rarement appelés à en répondre devant les tribunaux.

Pour remédier à cet état de fait, en réponse aux appels à protéger les parlementaires partout dans le monde lancés par le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP (CDHP), le Bundestag allemand a instauré en 2003 le programme Les parlementaires protègent les parlementaires, initiative multipartite pionnière visant à venir en aide aux parlementaires et aux défenseurs des droits de l'homme menacés dans le monde entier.

Ce programme a pour principal objectif d'inciter les parlementaires allemands à secourir leurs collègues parlementaires en danger dans d'autres pays, offrant ainsi un exemple inspirant de solidarité parlementaire.

À l'heure actuelle, 90 parlementaires environ du Bundestag allemand représentant un éventail de groupes parlementaires soutiennent, grâce à ce programme, environ 200 représentants politiques et militants des droits de l'homme dans 43 pays.

Voici quelques exemples récents de cette solidarité en action :

  • En 2017, Tundu Lissu, parlementaire de l'opposition tanzanienne a été victime d'une tentative d'assassinat pour des motifs qui pourraient être politiques. Grièvement blessé, il a dû s'exiler pour se faire soigner et n’est rentré que récemment dans son pays. Conformément à la décision de l'UIP concernant ce cas, M. Norbert Altenkamp, parlementaire allemand, a averti l'Ambassadeur de la Tanzanie à Berlin que son parlement et la communauté internationale continuaient à surveiller la situation de M. Lissu et exhorté les autorités à rouvrir l'enquête afin de retrouver et punir enfin les coupables.
  • Depuis 2018, l'UIP suit la situation de plusieurs parlementaires de l'opposition ougandaise, dont cinq ont été violemment arrêtés et torturés en détention en août 2018. À ce stade, aucune poursuite n'a été intentée contre les coupables. Trois années plus tard, M. Robert Kyagulanyi (aka Bobi Wine), l'un de ces parlementaires, s'est présenté aux élections présidentielles de janvier 2021, à l'issue desquelles il est arrivé en deuxième position. Cela lui a valu d’être assigné à résidence, d’avoir son téléphone bloqué et sa connexion Internet interrompue. L'UIP a exigé à de nombreuses reprises une enquête approfondie permettant de faire la lumière sur les allégations de torture, ainsi que l'adoption de mesures urgentes de nature à déterminer les responsabilités. Elle a également exprimé son inquiétude à propos des interventions répétées visant à empêcher Bobi Wine de faire passer son message politique. Dans le cadre du programme, Mme Luise Amtsberg, parlementaire du Bundestag, a soutenu Bobi Wine par des visites, des messages sur les réseaux sociaux, ainsi que des efforts de sensibilisation au Parlement allemand et dans les médias. Elle a également exhorté l'Ambassade d'Allemagne et les autres représentations européennes en Ouganda à rester en contact régulier avec Bobi Wine et à surveiller les agissements de l'État. Elle espère infléchir la coopération entre l'Allemagne et l'Ouganda en plaçant les droits de l'homme au centre des préoccupations.
  • L'UIP a exprimé à de nombreuses reprises sa plus vive inquiétude concernant la situation de plusieurs parlementaires en Türkiye, dont un grand nombre a été victime de représailles, incluant la détention et des poursuites judiciaires, pour avoir exercé leurs droits politiques. M. Nils Schmid du Bundestag allemand, reprenant à son compte les appels lancés par l'UIP, a manifesté son soutien pour Mme Gülser Yildirim, l'une des parlementaires turcs dont le cas est examiné par le CDHP. Il joue le rôle de point de contact avec Mme Yildirim et sa famille. Afin d'obtenir des informations sur la situation de Mme Yildirim, M. Schmid communique également avec ses avocats, le Ministère des affaires étrangères allemand, l'Ambassade d'Allemagne en Türkiye, ainsi que les organisations de défense des droits de l'homme concernées. Ses activités ont sensibilisé le public et contribué à donner plus de force au message délivré aux autorités turques, averties que leurs agissements sont étroitement surveillés par la communauté internationale.

Si votre parlement souhaite bénéficier du soutien de l'UIP pour prendre une initiative de même nature, contribuant ainsi à protéger les parlementaires en danger, veuillez écrire à [email protected].